L'Otan défend la coopération avec l'UE pour le mur anti-drones mais revendique sa présence sur le flanc Est

BRUXELLES, 8 octobre (EUROPA PRESS) –

L'OTAN défend sa coopération avec l'Union européenne dans les débats visant à établir un système de sécurité avec un mur anti-drones sur le flanc oriental contre les menaces posées par la Russie, même si elle revendique sa présence et ses ressources en Europe de l'Est.

« L'OTAN participe activement à toutes les conversations sur la sécurité de notre ciel, y compris celles qui ont lieu avec l'Union européenne, dans lesquelles chacun se concentre sur les avantages uniques qu'elle peut offrir », a expliqué à Europa Press un porte-parole allié à propos du débat en cours au sein de l'UE pour lancer ce projet.

En tout cas, au quartier général, ils insistent sur la « solide posture de dissuasion et de défense » de l’OTAN sur terre, sur mer et dans les airs sur le flanc est et défendent la « réponse efficace » aux récentes violations de l’espace aérien par des drones et des avions russes.

De même, le porte-parole de l'Alliance atlantique a valorisé le renforcement de la présence dans cette région avec « Eastern Sentinel », une mission de renforcement militaire avec laquelle l'OTAN déploiera des forces supplémentaires dans cette zone, compte tenu des récents incidents d'incursions russes dans l'espace aérien allié.

Selon eux, cette mission intégrera « des technologies et tactiques innovantes conçues pour faire face à des défis nouveaux et innovants, tels que ceux posés par les drones », un aspect qui recoupe le grand projet de défense que la Commission européenne aspire à lancer et qui inclura le mur anti-drones.

Ce même mercredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prévenu que l'Europe était confrontée à une « guerre hybride » de la part de la Russie, c'est pourquoi elle a exigé que le bouclier anti-drone couvre également le flanc sud et réponde aux menaces telles que l'immigration clandestine ou les catastrophes naturelles, comme le prétendent l'Espagne, l'Italie ou la Grèce.

Selon Von der Leyen, la crise des drones qui ont envahi l'espace aérien européen répond à des incidents « calculés » et ne sont pas des épisodes de « harcèlement aléatoire ». « C'est une campagne cohérente et croissante pour déstabiliser nos citoyens, tester notre détermination, diviser notre Union et affaiblir notre soutien à l'Ukraine », a-t-il souligné devant les députés européens à Strasbourg, pour souligner qu' »il est temps de l'appeler par ce qu'elle est : c'est une guerre hybride et elle doit être prise au sérieux », a-t-il prévenu.

Au début du mois, la Commission européenne a lancé des négociations avec les pays du flanc oriental pour finaliser les idées sur le futur projet de sécurité commune, une initiative que Bruxelles perçoit initialement comme un projet régional, centré sur les pays du flanc oriental, doté de ses propres instruments de financement.

L'Ukraine a participé à ces premiers contacts, dont l'expérience en matière de raids de drones est appréciée par l'exécutif européen, à l'exception de l'OTAN, qui fait office d'observateur, puisqu'elle supporte en fin de compte le poids des projets militaires des pays de l'UE, pour la plupart membres de l'organisation euro-atlantique.

L'idée de la Commission européenne est que la coalition anti-drones développe d'ici un an des capacités de détection et de suivi des drones à la frontière orientale de l'UE.