Le secrétariat général de l’UE bénéficiera d’un budget pour la présidence européenne en 2023 inférieur à celui de 2010

Sur les 29,3 millions prévus dans le PGE pour ce département, seuls 6,5 millions sont destinés à la Présidence

MADRID, 17 oct. (EUROPA PRESS) –

Le secrétaire d’État à l’Union européenne disposera d’un budget inférieur pour tout ce qui concerne la présidence de l’UE que l’Espagne assumera au second semestre 2023 par rapport à la dernière fois que cela s’est produit, en 2010, comme l’a révélé ce lundi son propriétaire, Pascal Navarre.

Lors de sa comparution devant la commission des affaires étrangères du Congrès pour expliquer les budgets 2023 liés au secrétariat qu’il dirige, Navarro a indiqué qu’en 2023 il disposera d’un budget total d’un peu plus de 29,3 millions d’euros, soit 12,7 % de plus qu’en 2022, bien que de ce montant, les postes destinés à la présidence de l’UE ne représentent qu’un peu plus de 6,5 millions.

« Même sans compter l’inflation accumulée depuis 2019 », ce budget est inférieur à celui de la dernière fois que l’Espagne a occupé la présidence tournante en 2010, alors qu’il s’élevait à un peu plus de 7,5 millions d’euros, « en tenant compte du fait qu’il n’y avait alors aucune dépense d’investissement » car ils sont prévus pour 2023.

Concrètement, il est prévu d’allouer un million d’euros à la réforme de la Représentation Permanente auprès de l’UE (REPER) afin d’accueillir le personnel supplémentaire qui sera nécessaire pour faire face à l’ensemble des travaux liés à la Présidence, puisqu’il faudra présider de nombreuses réunions et avec l’actuel n’est pas faisable.

Navarro a expliqué qu’il serait nécessaire d’embaucher du personnel supplémentaire pour le second semestre 2023, pour lequel un poste d’un peu plus de 1,66 million d’euros est prévu.

De même, plus de 3,77 millions d’euros seront alloués à l’organisation de réunions de natures diverses en rapport avec la Présidence de l’UE et qui dépendent de son Secrétariat, a-t-il précisé, outre d’autres qui seront organisées par le ministère des Affaires étrangères et des autres départements.

Le porte-parole de Vox, José María Sánchez García, a mis en doute la capacité de leadership de l’Espagne en raison de ses mauvaises données économiques tout en rejetant la nécessité de procéder à la réforme du REPER – « nous ne pouvons pas nous permettre une augmentation des dépenses » – ou l’embauche de personnel supplémentaire.

Selon lui, « l’exercice de la Présidence doit se faire avec les ressources disponibles, sans les augmenter d’un centime ». « Nous ne pouvons pas nous le permettre, mais vous insistez pour que nous le fassions », a-t-il rendu le gouvernement laid.

Pour sa part, la porte-parole du PP, Valentina Martínez Ferro, a assuré que son parti souhaitait que la présidence espagnole de l’UE « soit un succès », mais dans son cas, elle a mis en doute l’engagement du président, Pedro Sánchez, avec une politique étrangère chaque moment où le ministère des Affaires étrangères voit son budget augmenter moins que la moyenne gouvernementale. Pour le député PP « ce n’est pas à la hauteur de ce nouveau défi qui nous est lancé ».

BUDGET SERRÉ

Navarro s’est défendu en faisant valoir que le gouvernement a pris en compte, lors de la préparation de ce budget, celui alloué lors des présidences précédentes de l’Espagne, comme celle de 2010, ainsi que celle d’autres pays qui l’ont exercé récemment, en particulier la France, qui alloué 150 millions d’euros –le budget total du gouvernement est de 145 millions–.

« Nous présentons des budgets très serrés », a-t-il soutenu, soulignant qu’en ce qui concerne son secrétaire d’Etat, l’augmentation de 12% qu’il subit « suffit de répondre aux besoins de la Présidence avec les effectifs dont nous disposons et le minimum ajouté ».

Le secrétaire d’État a précisé qu’en 2022 et 2023, il est prévu qu’il y aura 30 personnes dédiées strictement à la présidence de l’UE, dont 18 fonctionnaires, deux ouvriers et dix autres agents temporaires, dont les contrats seront expire le 31 décembre 2023.