Violations des droits de l’homme en Iran, en Tunisie et au Cambodge

  • Le régime iranien doit garantir aux filles un accès non discriminatoire à l’éducation
  • Les autorités tunisiennes doivent mettre fin à la répression en cours contre la société civile
  • Les autorités cambodgiennes doivent cesser de réprimer l’opposition et garantir des élections libres et équitables en juillet 2023

Jeudi, le Parlement européen a adopté trois résolutions sur le respect des droits de l’homme en Iran, en Tunisie et au Cambodge.

Iran: notamment l’empoisonnement de centaines d’écolières

Faisant référence à de nombreux incidents depuis novembre 2022, où des milliers de filles et de femmes à travers l’Iran ont été attaquées avec des produits chimiques toxiques pour les empêcher d’aller à l’école, les députés condamnent dans les termes les plus forts cette tentative atroce de réduire au silence les femmes et les filles.

Exhortant les autorités à garantir aux filles un accès non discriminatoire à l’éducation, les députés appellent le régime iranien à abroger toute législation discriminatoire à l’égard des filles et des femmes.

Ils exhortent le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à charger la mission d’enquête internationale indépendante d’enquêter sur les empoisonnements des écolières et à ce que les responsables soient tenus responsables. La résolution condamne l’inaction du régime pendant des mois et sa suppression délibérée des informations crédibles faisant état d’attaques toxiques systématiques contre des écolières et appelle les autorités iraniennes à laisser la mission internationale et le rapporteur spécial des Nations unies avoir pleinement accès à l’information. sur la situation des droits de l’homme dans le pays.

Le Parlement réitère également son appel au Conseil pour qu’il désigne le Corps des Gardiens de la révolution islamique comme organisation terroriste et élargisse la liste des sanctions de l’UE, y compris dans le cadre des mécanismes de sanctions globales de l’UE en matière de droits de l’homme, à tous les responsables de violations des droits de l’homme en Iran, y compris la Cour suprême Le chef Ali Khamenei, le président Ebrahim Raisi et le procureur général Mohammad Jafar Montazeri.

La résolution a été adoptée par 516 voix pour, 5 contre et 14 abstentions. Pour plus de détails, le texte intégral sera disponible ici. (16.03.2023)

Tunisie: Attaques récentes contre la liberté d’expression et d’association et les syndicats, notamment le cas du journaliste Noureddine Boutar

Profondément préoccupés par la dérive autoritaire du président Saïd et son instrumentalisation de la situation socio-économique désastreuse de la Tunisie pour inverser la transition démocratique historique du pays, les députés appellent à la fin de la répression en cours contre la société civile dans le pays.

Ils exhortent les autorités tunisiennes à libérer immédiatement Noureddine Boutar, directeur de la plus grande station de radio indépendante de Tunisie, qui a été arrêté le mois dernier par des unités antiterroristes pour des motifs politiques et des allégations non fondées.

Le Parlement appelle les autorités à libérer toutes les autres personnes détenues arbitrairement, y compris les journalistes, les juges, les avocats, les militants politiques et les syndicalistes, et à respecter la liberté d’expression et d’association ainsi que les droits des travailleurs, conformément à la Constitution tunisienne et aux traités internationaux.

Exhortant le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, et les États membres à dénoncer publiquement la forte détérioration de la situation des droits de l’homme en Tunisie, les députés demandent la suspension des programmes spécifiques de soutien de l’UE aux ministères de la justice et de l’intérieur.

Le Parlement condamne également fermement le discours raciste du président Saïd contre les migrants subsahariens et les attaques qui ont suivi contre eux et appelle les autorités à se conformer aux lois internationales et nationales.

La résolution a été adoptée par 496 voix pour, 28 contre et 13 abstentions. Pour plus de détails, le texte intégral sera disponible ici. (16.03.2023)

Cambodge : le cas du leader de l’opposition Kem Sokha

Le Parlement demande aux autorités cambodgiennes de libérer immédiatement et sans condition le chef de l’opposition Kem Sokha ainsi que tous les militants de l’opposition condamnés ou détenus pour des motifs politiques.

Les députés exhortent les autorités à garantir des élections libres et équitables en juillet 2023, permettant à tous les partis politiques de mener une campagne électorale équitable, libre et transparente dans le cadre d’une commission électorale nationale plus inclusive et transparente. Le plus grand parti d’opposition, le Parti de sauvetage national du Cambodge (CNRP), doit être rétabli immédiatement pour pouvoir participer aux élections de 2023.

La résolution demande également que VOD, l’un des derniers médias indépendants du Cambodge qui a été fermé en février, soit immédiatement rétabli. Il demande instamment au Conseil d’adopter des sanctions ciblées, dans le cadre du régime global de sanctions en matière de droits de l’homme de l’UE, à l’encontre des responsables, afin de tenir responsables toutes les personnes responsables de violations graves des droits de l’homme et de la dissolution et de la répression ultérieure de l’opposition cambodgienne.

La résolution a été adoptée par 496 voix pour, 11 contre et 36 abstentions. Pour plus de détails, le texte intégral sera disponible ici. (16.03.2023).