MADRID, 16 octobre (EUROPA PRESS) –
SEO/BirdLife a exhorté le gouvernement à promouvoir que le Conseil et la Commission européenne préservent les garanties juridiques environnementales dans la proposition visant à « simplifier » les réglementations de la Politique agricole commune (PAC), qui « a été approuvée sans évaluation d'impact environnemental ni consultation publique adéquate ». Dans le même temps, il s'est également adressé à la présidence du Conseil et à la Commission européenne elle-même pour « agir de toute urgence et mettre fin à cette attaque contre la biodiversité européenne ».
Il l'a fait un jour avant la première réunion des trilogues, où la Commission européenne, le Conseil et le Parlement doivent se mettre d'accord sur le texte final. « Nous demandons au gouvernement espagnol de défendre la législation environnementale européenne lors des prochains trilogues et d'agir avec détermination pour garantir une PAC cohérente avec la science et la durabilité », a déclaré le responsable des systèmes agroalimentaires et du développement rural chez SEO/BirdLife, José Eugenio Gutiérrez.
L'ONG est particulièrement préoccupée par les changements approuvés dans la PAC qui éliminent ou réduisent les normes de base de protection de l'environnement dans le domaine européen, comme celle qui exempte les exploitations agricoles situées dans les zones incluses dans le réseau Natura 2000 du respect de conditions minimales de conservation. En ce sens, il a souligné que l'argument utilisé est que ces espaces disposent déjà de plans de gestion qui « soi-disant » garantissent leur protection environnementale.
Il a toutefois souligné que « beaucoup de ces plans n'ont pas été révisés depuis des années, la plupart ont un très faible degré d'exécution et se concentrent également presque exclusivement sur des mesures spécifiques pour les espèces et les habitats qui ont motivé leur déclaration ». « Vouloir remplacer la conditionnalité environnementale de la PAC en considérant qu'elle doit être canalisée à travers les plans de gestion impliquerait de devoir revoir pratiquement tous ceux-ci pour inclure ces critères. Rien qu'en Espagne, il existe plus de 1.800 sites Natura 2000 », a dénoncé SEO/BirdLife.
En outre, il a prévenu que la réforme de la PAC supprime également l'obligation de maintenir des mesures de prévention de l'érosion et de la perte des sols, « une modification incompréhensible, puisqu'elle intervient dans un contexte où plus de 60% des sols européens sont dégradés ». De même, il supprime l'obligation de maintenir des prairies précieuses dans les zones Natura 2000, permettant leur labour et leur conversion, « ce qui affectera les écosystèmes steppiques et les principaux puits de carbone agricoles ».
L'ONG a souligné que d'autres modifications favorisent les monocultures, étendent les exemptions environnementales sans garanties suffisantes et réduisent la protection des zones humides, des écosystèmes clés pour la régulation de l'eau. C'est pourquoi il a insisté sur la nécessité de procéder à une évaluation adéquate dans les termes établis dans la directive Habitats et dans la loi sur le patrimoine naturel et la biodiversité, afin que l'autorisation administrative de ces actions dans les espaces Natura 2000 garantisse que ni les habitats ni les espèces pour lesquelles les espaces ont été désignés ni leur intégrité ne seront affectés négativement.