TOLÈDE, 30 août (EUROPA PRESS) –
La Haute Représentante de l’UE pour les Affaires étrangères a défendu ce mercredi le soutien militaire européen qui a été apporté aux forces armées de certains pays du Sahel pour faire face à la menace jihadiste malgré le fait qu’au fil du temps, ces mêmes forces ont été impliquées dans des coups d’État. état, soulignant que sans cela, certains de ces pays « n’existeraient pas ».
Lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion informelle des ministres de la Défense de l’UE tenue à Tolède, Borrell a souligné l’impossibilité de savoir ce qu’il adviendra des forces que l’UE a entraînées ou auxquelles elle a fourni un soutien militaire, et si elles le seront. finira par mener des coups d’État comme celui récent au Mali.
Lorsqu’un pays lutte contre le terrorisme, comme c’est le cas au Sahel, où sont présents des groupes affiliés à la fois à Al-Qaïda et à l’État islamique, et qu’il demande de l’aide pour former ses forces et les soutenir dans cette lutte, « il est impossible de prédire ce qui va se passer ». « Cela arrivera le lendemain », a-t-il déclaré.
« Nous devons soutenir leurs armées dans leur lutte contre le terrorisme », a-t-il insisté, défendant ensuite que « sans le soutien européen de ces dernières années, peut-être que certains de ces pays n’existeraient plus ». « Personne ne peut garantir ce qui se passera dans le futur mais nous devons soutenir les gouvernements légaux » comme c’est le cas au Niger et comme ce fut aussi le cas au Mali.
Dans le cas spécifique du Niger, où a eu lieu fin juillet un coup d’État militaire qui a renversé le président Mohamed Bazum, il a souligné que tout le soutien militaire prévu avec les ressources du Mécanisme européen de paix – environ 70 millions – sera pas être A livré. « Toute coopération militaire avec le Niger a cessé », a-t-il souligné.
D’autre part, Borrell a souligné la volonté des Vingt-Sept de soutenir la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans sa recherche d’une solution à la crise au Niger et la volonté de « valoriser » toute demande adressée à cette organisation. ce qu’ils peuvent faire.
Il s’est toutefois montré prudent et a clairement indiqué qu’il faudrait d’abord voir en quoi consiste la proposition et les circonstances spécifiques. « S’ils nous demandent de sauter par la fenêtre… », a-t-il ironisé, après avoir été interrogé sur un éventuel soutien financier à l’opération militaire proposée par la Cedeao pour réintégrer le président nigérien si les voies diplomatiques ne prospèrent pas. Pour l’instant, a-t-il précisé, l’UE n’a reçu aucune demande spécifique de la part de la CEDEAO.