Il trouve « surprenant » que le projet de loi sur les émissions nettes nulles ne mentionne pas le nucléaire
BRUXELLES, le 8 mars (EUROPA PRESS) –
La troisième vice-présidente et ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, Teresa Ribera, a critiqué ce mercredi le fait que les objections de l’Allemagne à l’interdiction des voitures thermiques depuis 2035 génèrent « du bruit et de l’incertitude » sur les décisions de l’Union européenne et le bon fonctionnement de les établissements.
Dans des déclarations à Politico recueillies par Europa Press, Ribera a affirmé que ce « mouvement de dernière minute n’est pas soutenu par l’industrie automobile » et qu’il est motivé par des « problèmes internes » au sein du gouvernement de coalition -des sociaux-démocrates, des écologistes et des libéraux- dirigé par le chancelier Olaf Scholz, n’est pas soutenu par l’industrie automobile.
« Cela génère trop de bruit et d’incertitude sur ce que nous décidons, cela n’aide pas les tendances d’innovation et ce n’est pas utile pour l’industrie », a affirmé le ministre, à propos du tournant pris par l’Allemagne dans les négociations pour qu’à partir de 2035, toutes les nouvelles voitures et les camionnettes commercialisées dans l’UE sont « zéro émission », ce qui se traduira en pratique par l’interdiction de commercialiser des véhicules à combustion, y compris les véhicules à essence, diesel et hybrides.
La mesure a été approuvée en session plénière du Parlement européen le 14 février, mais c’est dans les négociations au niveau des ambassadeurs que l’Allemagne a montré sa réticence à un accord entre institutions déjà convenu à l’automne dernier.
Cette règle fait partie du paquet climat que l’Union européenne veut promouvoir cette législature pour réduire les émissions polluantes du bloc d’au moins 55% d’ici 2030 (par rapport à 1990).
« Il y a des préoccupations concrètes qui expliquent cette décision de dernière minute du gouvernement allemand, mais celles-ci ne doivent pas saper toute la stratégie « Fit for 55 » ou le processus de prise de décision ; je ne pense pas que ce soit bon pour le fonctionnement du institutions », a souligné Ribera.
PAQUET ÉNERGIE, NUCLÉAIRE ET HYDROGÈNE
En revanche, il a reconnu être « surpris » par la manière dont l’énergie nucléaire et l’hydrogène ont été abordés dans la directive sur les énergies renouvelables de la Commission européenne, ce qui, selon lui, est en contradiction avec l’élimination des références au « nucléaire » dans le projet de loi sur les émissions nettes nulles.
« La promotion des solutions nucléaires flotte dans l’air » notamment le paquet énergie que Bruxelles présentera la semaine prochaine et qui comprend, outre la réglementation pour une industrie zéro émission, la loi sur les matières premières critiques et la réforme de l’électricité marché.
En ce sens, Ribera préconise d’essayer de combiner les différentes solutions et de trouver une place à l’énergie nucléaire, comme l’exigent certains États membres, parmi lesquels la France s’impose comme le plus vocal dans ce domaine.
Aussi, concernant l’hydrogène, la ministre a mis en avant son utilisation comme forme de stockage et les bénéfices qu’il peut avoir en termes de décarbonation, raison pour laquelle elle a souligné l’importance de miser dessus et de le combiner avec d’autres sources d’énergie.