Près de 35% des plus de 65 ans en Espagne s’occupent de leurs petits-enfants plusieurs jours par semaine, selon Aldeas Infantiles

MADRID, 25 juillet (EUROPA PRESS) –

Près de 35 % des plus de 65 ans en Espagne s’occupent de leurs petits-enfants plusieurs jours par semaine, un pourcentage supérieur de 12 points à la moyenne de l’Union européenne et supérieur à d’autres pays comme la France (13 %) ou l’Allemagne (15 %). Ainsi, les grands-parents espagnols consacrent en moyenne 16 heures par semaine à ce travail.

Cela ressort clairement du rapport «Grands-parents et parentalité. Le rôle principal des personnes âgées dans la garde d’enfants’ préparé par Aldeas Infantiles SOS, qui analyse le rôle que jouent les grands-parents dans la société à l’occasion de la Journée des grands-parents, célébrée le mercredi 26 juillet.

Les personnes interrogées s’accordent à dire que les grands-parents maintiennent la famille unie, s’occupent des petits-enfants, apportent un soutien affectif et affectueux, conseillent, aident financièrement, collaborent aux travaux domestiques de leurs fils et filles et transmettent l’histoire familiale.

De plus, selon une enquête auprès de 600 familles espagnoles, les enfants âgés de 3 à 8 ans considèrent qu’être avec leurs grands-parents est l’une des trois choses qui les rend les plus heureux. « Ils parviennent à compenser le manque émotionnel que la faible présence de leurs référents primaires entraîne pour les garçons et les filles. Leur présence dans l’éducation est associée à un meilleur développement cognitif et à un plus grand bien-être émotionnel et social chez les garçons et les filles », a assuré SOS Villages d’Enfants.

L’ONG souligne que ce chiffre contribue également à la formation de l’identité de leurs petits-enfants et de leur histoire familiale. En ce qui concerne les avantages de la parentalité, cela indique qu’elle donne aux petits-enfants un sens du but et une satisfaction personnelle, et peut être un encouragement et une occasion de prouver qu’ils sont toujours utiles et ont beaucoup à apporter.

Cependant, l’ONG prévient que lorsque les grands-parents assument le rôle de leurs enfants en les élevant, ils peuvent également être contraints de renoncer à d’autres domaines de valeur, tels que les relations avec les amis et les activités de développement personnel.

« Les grands-parents et les grands-parents apportent des avantages indéniables à la parentalité, mais ils doivent aussi prendre soin d’eux-mêmes. Nous ne pouvons pas oublier, en outre, que nous avons tendance à devenir parents de plus en plus tard et que cela vieillit également les grands-parents », ont-ils souligné depuis l’organisation.

En ce sens, ils ont détaillé que, parfois, les grands-parents sont confrontés à des préjugés et des stéréotypes liés à leur âge, voire à des discriminations (âgisme) qui peuvent altérer la perception que les personnes âgées ont d’elles-mêmes et de leur propre processus de vieillissement.

« Ce que nous faisons, nous ne le faisons pas pour un intérêt autre que le bien-être de nos petits-enfants. Même ainsi, ce serait très bien si les gouvernements prenaient des mesures pour reconnaître le rôle des grands-parents dans la société. Par exemple, comme nous faisons souvent les devoirs avec nos petits-enfants, il se pourrait qu’une fois par an ce soient les grands-parents et non les parents qui allaient à l’école pour passer une journée avec eux », a déclaré le président de l’Association des grands-parents d’Espagne, Francisco Muñoz.

11 395 ENFANTS EN ESPAGNE GRANDISSENT DANS LE LOGEMENT D’UN MEMBRE DE LA FAMILLE

Dans ce contexte, Aldeas Infantiles a lancé une campagne pour reconnaître le travail d’accueil des grands-parents et des grands-mères dans l’éducation des petits-enfants et appelle à davantage de soutien et de ressources afin de garantir le bien-être complet des enfants dont ils ont la charge.

Selon l’ONG, en Espagne, un total de 11 395 enfants et adolescents grandissent sous la garde d’un membre de leur famille biologique et, dans la plupart des cas, ce sont les grands-parents et les grands-mères qui s’occupent de leurs petits-enfants et sont en charge de l’unité familiale.

« Être grand-mère adoptive est très différent d’être grand-mère. Nous, les grands-parents, sommes censés choyer les petits-enfants, leur donner de l’amour, mais lorsque vous devenez grand-mère adoptive, vous assumez un rôle différent et avez d’autres types de responsabilités », a déclaré Petri, une grand-mère adoptive.

En ce sens, il a expliqué que lorsque les grands-parents deviennent parents nourriciers, leur rôle familial change, puisqu’ils quittent temporairement leur rôle traditionnel de grands-parents, plus lié aux moments de loisir et de jeu, pour assumer la responsabilité d’être les principaux aidants, avec les obligations que cela implique, en plus de les aider à surmonter le chagrin causé par la séparation de leurs parents.

« Les grands-parents nourriciers ont besoin de soutien et de ressources tout au long du processus de placement en famille d’accueil et sont confrontés à une série de défis tels que le fossé générationnel, l’insécurité concernant leurs compétences parentales ou des loyautés conflictuelles », explique SOS Villages d’Enfants.

Pour les grands-parents nourriciers, l’association demande un accompagnement et des conseils adaptés à leurs besoins ; services de médiation familiale et de soins psychologiques; des ressources de formation pour améliorer leurs capacités à pratiquer une parentalité positive, à tisser des liens sécurisants avec leurs petits-enfants et à les accompagner dans leur cheminement scolaire; des réseaux de soutien qui agissent comme un soutien émotionnel ; et une plus grande reconnaissance du travail social qu’ils effectuent dans la protection des enfants.

SOS Villages d’Enfants dispose de huit programmes d’accueil familial en Aragon, aux îles Canaries, en Castille-La Manche, en Catalogne, en Galice et à Madrid, avec lesquels il accompagne 728 familles d’accueil, dont beaucoup sont composées de grands-parents et de grands-parents.