Macron demande à l’Europe de définir sa propre stratégie loin de la « vassalité » envers les États-Unis et la Chine

MADRID, le 9 avr. (PRESSE EUROPÉENNE) –

Le président français Emmanuel Macron a recommandé à l’Europe de définir sa propre « stratégie d’autonomie » en dehors du modèle établi par les États-Unis et la Chine pour éviter d’être entraînée par les tensions entre les deux puissances.

« Le pire qui puisse arriver, c’est que les Européens finissent par croire qu’ils doivent devenir des suiveurs et s’adapter au rythme américain et aux réactions exagérées de la Chine », a déclaré le président français dans un entretien au journal « Les Echos » publié à son retour. de sa visite précisément au géant asiatique.

Le président français a fait cette réflexion à la lumière des tensions actuelles entre les États-Unis, la Chine et Taïwan, actuellement le théâtre d’un exercice militaire chinois sur un blocus de l’île, en représailles à la visite de la présidente Tsai Ing Wen au États-Unis.

« Pourquoi devons-nous aller au rythme choisi par les autres? À un moment donné, nous devons nous demander quels sont nos propres intérêts », a soulevé le président.

Macron a expliqué que l’Europe pourrait se retrouver en « pince » entre les Etats-Unis et la Chine si ce conflit s’aggravait. « A mesure que le conflit entre ce duopole s’accélère, nous n’aurons ni le temps ni les moyens de financer notre autonomie stratégique et nous deviendrons des vassaux », a-t-il prévenu.

Au lieu de cela, Macron a choisi de faire de l’Europe un « troisième pôle » international, bien qu’il ait prévenu que sa construction prendra du temps qu’elle n’aurait peut-être pas pu prendre.

« L’autonomie stratégique doit être le combat de l’Europe. Nous ne voulons pas dépendre des autres sur des sujets critiques, car le jour où nous manquerons de marge de manœuvre sur des sujets comme l’énergie, la défense, les réseaux sociaux ou l’intelligence artificielle, le jour où nous manquerons de la structure nécessaire sur ces questions, nous serons laissés à l’écart du rythme de l’histoire », a-t-il conclu.