L’UE et les États-Unis ouvrent la porte au corridor maritime proposé par Chypre pour acheminer l’aide à Gaza


Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu reçoit le président chypriote Nikos Christodoulides – Europa Press/Contact/Avi Ohayon/Israël Gpo

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MADRID/BRUXELLES, 6 novembre (EUROPA PRESS) –

L’Union européenne et les États-Unis se sont engagés à étudier l’éventuelle création d’un corridor maritime pour acheminer l’aide à la bande de Gaza via Chypre, une hypothèse encore en phase d’étude et qui permettrait d’éviter de dépendre d’éventuels blocus pour alléger la situation humanitaire dans un contexte de crise. territoire qui reste pratiquement bloqué à ce jour.

L’idée vient du président chypriote Nikos Christodoulides, qui a fait part du plan la semaine dernière aux dirigeants de plusieurs pays de la région, dont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Actuellement, le peu d’aide qui entre à Gaza passe par le passage de Rafah, qui relie la bande de Gaza à l’Égypte.

Christodoulides a souligné que Chypre est disposée à jouer un rôle plus important dans cette crise, c’est pourquoi il a proposé que l’aide puisse être affrétée depuis le port de la ville de Limassol, située au sud de l’île et à une distance inférieure à À 400 kilomètres de la bande de Gaza.

Les autorités chypriotes ont évité de donner trop de détails ou de lever certains doutes, par exemple sur les modalités qui seraient utilisées pour décharger l’aide, sachant que Gaza ne dispose pas de ports en eau profonde. Mais la question est déjà présente dans tous les contacts tenus ces derniers jours, avec des échos aussi bien à Bruxelles qu’à Washington.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré ce lundi, dans le cadre de la conférence annuelle des ambassadeurs de l’UE, que le bloc travaillait sur des « itinéraires complémentaires » pour atténuer la situation humanitaire dans la bande de Gaza. « Un corridor maritime depuis Chypre, par exemple, garantirait un flux d’aide soutenu, réglementé et robuste », a-t-il ajouté.

En ce sens, le chef de l’Exécutif communautaire a réaffirmé « l’excellente coopération » qui existe avec Christodoulides et avec le gouvernement chypriote, soulignant que l’Union européenne est le plus grand donateur d’aide humanitaire à Gaza. Bruxelles a annoncé une nouvelle augmentation de 25 millions d’euros de ladite aide, portant les fonds à 100 millions.

Le président chypriote a également eu l’occasion de discuter de cette proposition dimanche avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, qui a fait une brève escale sur l’île en route vers la Turquie après avoir visité plusieurs pays du Moyen-Orient. Comme Christodoulides l’a expliqué à la fin de la réunion, Blinken « accueille favorablement » la proposition, rapporte le journal ‘Cyprus Mail’.

Le président a confirmé qu’il avait remis au chef de la diplomatie nord-américaine une copie du « plan spécifique » qui façonnerait ce corridor, et qu’il le partagerait avec d’autres gouvernements européens. Parmi ceux qui ont manifesté « un intérêt particulier » pour le corridor maritime figure la France, selon Christodoulides, invitée au sommet sur Gaza qui aura lieu jeudi à Paris.

AIDE AUX NIVEAUX MINIMAUX

Les attaques menées le 7 octobre contre Israël par le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) et l’offensive militaire israélienne qui a suivi maintiennent bloquée la bande de Gaza, où 1,4 million de personnes ont déjà dû quitter leur domicile. Israël maintient fermés tous ses postes frontaliers vers le territoire côtier, tandis que du côté égyptien, les camions entrent au compte-gouttes.

L’ONU estime que, dans des conditions normales, entre le 7 et le 20 octobre, quelque 2 100 véhicules commerciaux seraient entrés à Gaza. Après la réouverture, le 21, le flux de camions représente à peine 19 pour cent du volume habituel, puisqu’un peu plus de 450 camions sont entrés avec de l’aide.