L’UE discutera des nouvelles sanctions contre la Russie la semaine prochaine avec le défi de s’entendre sur le plafond pétrolier

Archive – Drapeau de l’UE – Philippe Buissin/Parlement européen / DPA – Dossier

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BRUXELLES, 22 (EUROPE PRESS)

Les États membres de l’Union européenne commenceront à discuter la semaine prochaine de la nouvelle série de sanctions contre la Russie pour les dernières manœuvres du président russe Vladimir Poutine en Ukraine, en attendant que la Commission européenne mette sur la table un paquet de mesures.

Des pourparlers ont déjà commencé entre les États membres pour imposer de nouvelles mesures restrictives à la Russie après l’annonce de la mobilisation partielle de la population, les menaces nucléaires et les référendums dans les régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijia, mais ce week-end, il y aura des contacts à Bruxelles avec tous les États membres afin d’identifier d’éventuelles mesures à l’encontre des secteurs économiques russes.

Le tout dans la perspective que le premier texte soit prêt en début de semaine prochaine et discuté mercredi au niveau des ambassadeurs auprès de l’UE, suite à l’accord politique des ministres des Affaires étrangères en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

Dans un discours à l’université de Priceton, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a souligné que les sanctions « sont venues pour rester », soulignant qu’il est maintenant temps de répondre « fermement et non avec apaisement » contre le Kremlin, se préparant à un conflit qui s’étend sur le long terme.

CAP SUR LE PRIX DU PÉTROLE RUSSE

Ce lot comprendra des restrictions sur le secteur technologique russe, dans une nouvelle tentative de nuire à la capacité militaire de Moscou et il est supposé que les responsables des référendums dans les zones occupées seront ajoutés à la « liste noire ».

Reste à savoir si des sanctions énergétiques sont prévues, comme la fixation d’un plafond sur le prix du pétrole russe, une question sur laquelle les Vingt-sept semblent plus difficiles à trouver. En tout cas, la capitale européenne souligne l’importance d’avancer sur cette question et le sommet informel des dirigeants de l’UE début octobre à Prague, en République tchèque, sera la date à laquelle cette mesure sera abordée. « Nous espérons construire un consensus de manière discrète », soulignent des sources communautaires à propos du plafonnement du prix du pétrole russe.

Ce même jeudi, les dirigeants du G7 se sont réunis en marge de l’Assemblée générale de l’ONU pour réaffirmer également leur engagement à limiter au maximum les prix du pétrole en provenance de Russie.

FISSURES DANS LA RELATION RUSSIE-CHINE

Dans son discours à Princeton, von der Leyen a souligné que des « fissures » ont été observées dans les relations entre la Russie et la Chine ces derniers jours, après que Pékin et d’autres pays asiatiques ont réservé un accueil froid à Poutine.

En tout cas, « ils continuent de pointer vers une vision de l’avenir fondamentalement différente », a prévenu le chef de l’exécutif européen, qui a appelé à « prendre au sérieux » le défi que représentent Moscou et Pékin.

Pour toutes ces raisons, il a demandé de défendre l’ordre international ouvert et inclusif avec les États-Unis et d’aborder un « renforcement de la démocratie chez nous ». « Ceux d’entre nous qui ont la chance de naître et de grandir dans des démocraties tiennent parfois trop ce système pour acquis », a-t-il souligné, dans une réflexion sur les menaces telles que la manipulation et la désinformation.

Concernant le sommet des pays asiatiques à Samarcande, en Ouzbékistan, qui a mis en exergue les divergences de Poutine avec des dirigeants comme celui de l’Inde, Narendra Modi, une source communautaire a souligné qu’un « changement dans les déclarations publiques » de ces pays les plus proches de la Russie est perçu, une fois les conséquences du conflit se font sentir dans le monde entier. « Il y a un mécontentement croissant vis-à-vis de la Russie », explique la source, qui considère que le sommet n’a pas été le succès diplomatique auquel Moscou s’attendait.