L’UE condamne « l’intimidation policière » de la Russie contre l’ONG Memorial après les dernières arrestations et perquisitions

MADRID, 23 mars (EUROPA PRESS) –

L’Union européenne a condamné ce jeudi « l’intimidation policière » contre le personnel et le siège à Moscou de l’ONG russe Mémorial, prix Nobel de la paix, après les dernières perquisitions et arrestations menées par les autorités russes dans la semaine.

« Les actions récentes des autorités russes constituent une nouvelle étape dans l’intimidation et la persécution en cours des voix indépendantes et critiques de la société russe. En tant que lauréats russes du prix Nobel de la paix 2022, Memorial joue un rôle unique pour le peuple russe et pour l’ensemble de Europe », a déclaré le porte-parole de l’UE pour les affaires étrangères, Peter Stano, dans un communiqué.

En ce sens, il a transféré sa « solidarité » à l’ONG après les descentes de police et les poursuites judiciaires « injustement » engagées contre lui. Stano a également appelé Moscou à mettre fin aux « poursuites sans fondement » ainsi qu’au « harcèlement policier » contre Memorial et son personnel.

« Le travail de Memorial en Russie a été inestimable pour la défense des droits de l’homme et contre les tentatives de manipulation de la mémoire historique de la répression politique en Russie au XXe siècle », a déclaré Stano dans le communiqué.

Enfin, le porte-parole des Affaires étrangères de l’UE a exigé que les autorités russes respectent « l’État de droit, la Constitution russe elle-même et ses obligations en vertu du droit international, y compris dans le domaine des droits de l’homme ».

La police russe a perquisitionné les domiciles d’au moins dix employés de Memorial et de leurs familles, dont l’historien Nikita Petrov et Ian Rachinski, président du conseil d’administration. L’opération s’est soldée par la confiscation d’équipements et d’articles portant le logo de l’ONG. Plusieurs de ses membres ont été arrêtés puis libérés sous caution.

Les forces de sécurité procèdent à ces perquisitions avant qu’une enquête ne soit ouverte début mars contre des membres de l’organisation de « réhabilitation du nazisme », alléguant que dans les rangs de Mémorial se trouvent des membres ayant collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Amnesty International (AI) affirmait la veille que les autorités russes « poursuivaient leur chasse aux sorcières contre les militants et les défenseurs des droits de l’Homme », alléguant que ces faits sur le nazisme sont « absurdes ».