Les branches nécessitant une plus grande consommation d’énergie ont connu une évolution plus négative de leur production en 2022
MADRID, 16 sept. (EUROPA PRESS) –
L’activité productive des branches manufacturières a augmenté en Espagne entre janvier et juillet 2022 de 2,9 % par rapport à la même période en 2021, un chiffre qui contraste avec les hausses plus modestes enregistrées en France et en Italie (respectivement 1,3 % et 1,2 %) et avec la chute de 1,2% observée en Allemagne, selon l’étude sur ‘L’évolution récente du secteur manufacturier en Espagne’, publiée ce vendredi par la Banque d’Espagne.
Cependant, cette évolution positive en Espagne cache une forte hétérogénéité entre les différentes branches manufacturières. En particulier, la production de certains secteurs, tels que la métallurgie et la fabrication de véhicules, a chuté au cours des sept premiers mois de cette année, tandis que la production de certaines industries de biens de consommation, telles que la fabrication de vêtements, de cuir et de chaussures, a présenté des augmentations significatives.
Trois facteurs pourraient expliquer cette hétérogénéité, comme l’a révélé la Banque d’Espagne. En premier lieu, il convient de noter que la récente hausse des prix de l’énergie a eu un impact plus important sur la production des secteurs qui affichent une plus grande dépendance énergétique dans leurs processus de production.
Dans ce cas, l’industrie métallurgique est celle qui est la plus dépendante énergétiquement, avec 0,33 euro dépensé en énergie pour chaque euro produit.
Deuxièmement, un autre facteur qui explique l’hétérogénéité au sein de ce secteur est que ces derniers mois la levée des mesures de confinement liées à la pandémie s’est accélérée, ce qui aurait entraîné une reprise de la demande dans les activités à forte composante d’interaction sociale et un coup de pouce pour la production des branches manufacturières les plus liées à ces activités, telles que la fabrication de vêtements et de chaussures.
Troisièmement, un autre facteur qui pourrait expliquer l’hétérogénéité entre les branches manufacturières en termes d’évolution de leur production industrielle au cours des derniers mois sont les soi-disant «goulots d’étranglement» dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
DIFFÉRENCES AVEC L’UE DUES AU POIDS PLUS ÉLEVÉ DU TEXTILE
Selon l’étude, le fait que, en termes agrégés, l’industrie espagnole ait montré une meilleure évolution relative récente par rapport à celle de certains des principaux pays européens s’expliquerait, dans une large mesure, par la structure productive particulière des industries manufacturières en Espagne.
En ce sens, le poids dans l’industrie espagnole des branches du textile, de l’habillement et de la fabrication de chaussures et de cuir – qui ont évolué plus favorablement ces derniers temps, en raison de la réactivation des activités sociales – s’élève à 6,8 %, tandis qu’en Allemagne, par exemple, ce pourcentage tombe à 1,1 %.
En revanche, le poids en Espagne des branches de la métallurgie, de l’automobile et de la chimie – qui auraient été plus négativement affectées ces derniers trimestres en raison de leur forte dépendance énergétique et de leurs goulots d’étranglement – s’élève à 21 % de l’activité manufacturière dans son ensemble. , bien en deçà des 30,7 % qu’elle représente en Allemagne.
A titre d’exemple, la Banque d’Espagne indique que si le poids des différentes branches manufacturières dans l’industrie espagnole devait répliquer celui observé en Allemagne, sa croissance entre janvier et juillet 2022 par rapport à la même période de l’année précédente ne serait pas de 2,9 %, mais 1,9 %.