L’Espagne attend de l’Autriche et des Pays-Bas qu’ils revoient leur veto sur la Roumanie et la Bulgarie : « Schengen perd, nous perdons tous »

BRUXELLES, le 8 déc. (EUROPA PRESS) –

Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a espéré que l’Autriche et les Pays-Bas reconsidéreraient « dès que possible » leur veto à l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen sans frontières car, avec cette décision « perd le l’ensemble de l’Union européenne ».

« Nous continuerons à travailler pour que ceux qui veulent avoir le droit de veto reconsidèrent leur position au plus vite, car aujourd’hui qui a perdu, ce n’est pas seulement la Roumanie et la Bulgarie, qui ont fait un effort clair, mais nous avons perdu toute l’UE. et Schengen », a indiqué Marlaska dans des déclarations à la presse à l’issue de la rencontre avec ses collègues européens à Bruxelles.

L’extension de Schengen à ces deux pays et à la Croatie a été l’une des questions clés du Conseil de l’intérieur de l’UE où les ministres ont accepté d’autoriser la Croatie à entrer dans l’espace sans frontières à partir du 1er janvier 2023, mais n’ont pas réussi à convaincre l’Autriche et les Pays-Bas à retirer leurs réserves.

« Nous espérons que ces pays qui ont placé le droit de veto reconsidéreront leur position dès que possible et reviendront à l’héritage qui nous rend tous bien meilleurs », a-t-il souligné.

Les gouvernements autrichien et néerlandais émettent des doutes quant à la capacité de la Roumanie et de la Bulgarie, en particulier de cette dernière, à contrôler la frontière extérieure et à arrêter le passage irrégulier des migrants en provenance des Balkans occidentaux, une route qui, cependant, exerce également une partie de la pression migratoire vers Croatie.

Tant la Commission européenne que diverses délégations ont été très critiques à l’égard de la position de l’Autriche et des Pays-Bas pour un blocus qu’ils considèrent comme « politique » et « injuste », selon les mots du vice-président de l’exécutif communautaire responsable de la migration, Margaritis Schinas .

Marlaska a également exprimé son « mécontentement » face à l’entrée frustrée de la Roumanie et de Schengen « car ils remplissent depuis onze ans toutes les conditions » que le reste des partenaires ont mises en place pour accepter leur entrée.

Ce rejet, a prévenu le ministre, « met en cause la confiance nécessaire et précise entre tous les membres ». « Nous sommes tous absolument bouleversés, aujourd’hui la Roumanie et la Bulgarie n’ont pas perdu, aujourd’hui elles ont perdu l’espace Schengen », a raisonné le ministre espagnol car selon lui l’ajout de ces pays à Schengen a « renforcé » le bloc et « n’a en rien affaibli nous « .