Les opérateurs locaux de fibre optique européens demandent à l'UE de faire en sorte que la panne de cuivre se produise « équitablement »

MADRID, le 20 mars (EUROPA PRESS) –

L'Alliance européenne de la fibre locale (ELFA), qui regroupe 800 opérateurs locaux et régionaux européens de fibre, estime que la panne des réseaux de cuivre sur le continent doit intervenir dans des « conditions équitables » pour éviter les « distorsions de concurrence » dues à une partie de l'ancien télécoms d'État et appelle à des mesures concrètes pour y parvenir, comme l'a souligné l'organisation dans un communiqué.

L'association a rappelé que le « livre blanc » que la Commission européenne a présenté fin février dernier, intitulé « Comment maîtriser les besoins de l'Europe en matière d'infrastructures numériques ? », inclut parmi ses objectifs la fermeture des réseaux de cuivre dans l'Union européenne (UE) d'ici 2030.

Si ELFA considère que la maintenance des réseaux de cuivre et de câble contribue « largement » au retard dans le déploiement des réseaux de fibre en Europe, elle estime également qu'il est « crucial que les régulateurs européens établissent un cadre clair garantissant que les réseaux de cuivre ne soient éliminés que dans des conditions équitables et qui évitent les distorsions de concurrence dues aux anciennes entreprises publiques.

D'autre part, l'organisation a également exprimé son « scepticisme » quant à certains scénarios envisagés par la Commission européenne, comme la création de « champions européens », qui, selon elle, pourraient impliquer une discrimination potentielle à l'encontre du « grand nombre de petites et opérateurs de taille moyenne » qui représentent actuellement, selon leurs données, plus de 50% de la disponibilité de la fibre jusqu'au domicile et au bâtiment (FTTH/B) en Europe.

ELFA a également souligné ses doutes quant aux avantages de promouvoir la déréglementation du secteur « comme objectif immédiat ».

Au-delà de cela, l'entité a souligné qu'elle partage l'ambition de l'UE d'apporter la fibre à tous les foyers et entreprises du continent d'ici 2030 étant donné que, selon elle, la connectivité par fibre optique offre des vitesses réelles du gigabit avec une latence et une consommation d'énergie la plus faible possible et constitue le base d'une « Europe numérique et durable ».

Elle a également apporté son soutien aux récentes initiatives politiques de l’UE visant à encourager un déploiement plus rapide de la fibre optique, notamment en réduisant le risque de surexploitation anticoncurrentielle.

« ELFA reconnaît les efforts déployés par la Commission européenne, le Parlement et le Conseil pour parvenir à un accord politique sur le Gigabit Infrastructure Act (GIA) avant la fin du mandat, incluant une garantie contre une construction excessive anticoncurrentielle et prenant en compte un large degré de législation nationale. flexibilité pour les États membres d'autoriser des exemptions aux diverses obligations tout au long du GIA », a-t-il ajouté.