BRUXELLES, 25 octobre (EUROPA PRESS) –
Lors du sommet de jeudi et vendredi, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne recherchent une formule consensuelle pour demander une trêve dans la guerre entre Israël et le Mouvement de la résistance islamique (Hamas), garantissant l’accès humanitaire et l’acheminement de l’aide au population de Gaza suite aux bombardements continus d’Israël suite à l’attaque sans précédent du 7 octobre.
Les dirigeants des Vingt-Sept s’attaqueront à la crise humanitaire urgente dans la bande de Gaza avec l’objectif commun d’assurer l’acheminement de l’aide, en particulier de la nourriture, des médicaments et de l’essence, et de protéger les civils. Le défi est d’adapter le message pour obtenir en pratique un plus grand flux de fournitures vers la bande de Gaza depuis le terminal de Rafah, après deux semaines d’offensive israélienne qui a fait plus d’un million de déplacés.
Malgré le consensus général et la convergence des partenaires européens sur cet objectif, reste à savoir quel langage les Vingt-Sept utiliseront pour exiger une pause dans les combats qui, face aux réticences d’États membres comme l’Allemagne ou l’Autriche, Israël a clairement le droit de combattre le groupe terroriste. D’autre part, l’Espagne est l’un des pays qui se sont exprimés avec le plus de véhémence en faveur d’un cessez-le-feu, conformément à la position du secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.
De son côté, le président du Conseil européen, Charles Michel, aspire à arriver avec un texte de conclusions fermé pour éviter les débats sémantiques, même si tout indique que les conclusions arriveront ouvertes au sommet et que les dirigeants devront trouver un équilibre. Étant donné qu’il n’y a pas de consensus pour appeler à un cessez-le-feu, l’alternative proposée dans les premières versions qu’Europa Press a pu voir est de faire référence à une « pause humanitaire », même si les sensibilités sont si fortes que les diplomates discutent d’autres options. tels que « pauses » ou « fenêtre ».
« La langue compte. Les mots sont là pour nous positionner sur une réalité et l’important est qu’ils nous servent à atteindre nos objectifs », déclare un haut responsable de l’UE à propos d’un débat qu’il reconnaît émotionnel et sensible dans lequel les Vingt-Sept Nous devons concilier nos positions.
D’autres sources européennes minimisent les divisions au sein du bloc et assurent que la demande de pause ne génère « aucun problème ». Ce terme est apparu ces dernières heures comme la position consensuelle sur la scène internationale, à laquelle se sont également ralliés d’autres acteurs concernés par la crise, comme les États-Unis et le Royaume-Uni.
Au cours du sommet, les dirigeants européens débattront par vidéoconférence avec le président ukrainien, Volodimir Zelensky, à l’heure où l’Europe cherche à maintenir l’attention sur le conflit à ses portes, face à l’escalade de la situation au Moyen-Orient qui menace de perdre l’attention et le soutien international à Kiev. Les dirigeants devraient envoyer un message fort en faveur du maintien de l’aide militaire, financière et politique et s’attaquer à des questions telles que l’utilisation des avoirs russes gelés.
Bien que la guerre à Gaza ait attiré l’attention, à Bruxelles, on nient qu’il y ait une lassitude du soutien à l’Ukraine et on souligne que tous les canaux de coopération avec Kiev continuent de fonctionner, y compris les négociations pour l’adoption d’une nouvelle série de sanctions, qui deviendra la 12e depuis l’invasion russe.
MIGRATION ET TERRORISME
Les dirigeants prévoient également d’avoir un débat « stratégique » sur la migration, à la lumière des progrès réalisés dans les négociations du Pacte sur la migration et l’asile et de l’accent désormais mis sur la nécessité de renforcer les expulsions avec plus de moyens et une plus grande coopération avec les pays tiers.
Cependant, la référence à ce débat dans le texte des conclusions se limitera à une phrase évoquant que le débat a eu lieu pour éviter les divergences entre les gouvernements, notamment la volonté d’opposer son veto de la part de la Hongrie et de la Pologne à toute initiative dans ce domaine, compliquer l’adoption du document.
Des sources diplomatiques préviennent cependant que plusieurs pays tentent de lier la migration à un autre fragment des conclusions, qui fait référence aux récents attentats terroristes en France et en Belgique, pour durcir le langage. La semaine dernière, les premiers ministres belge et suédois, accompagnés de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont profité d’une apparition après l’attentat de Bruxelles pour exiger un renforcement du contrôle des frontières extérieures.
REVUE DU CADRE FINANCIER PLURIANNUEL
Les dirigeants devraient également donner des orientations sur leurs priorités dans le cadre de la révision du cadre financier pluriannuel, sur lequel les Vingt-sept doivent encore adopter leur position pour entamer les négociations avec le Parlement européen « dans les plus brefs délais », selon sources.communauté.
Cette orientation servira à établir le mandat du Conseil concernant la proposition de révision présentée par la Commission européenne en juin et qui comprend un plan d’aide à l’Ukraine de 50 milliards d’euros pour la période 2024-2027, qu’elle entend financer avec les contributions des États membres. , une demande qui a été rejetée par le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, qui a déjà averti le reste des dirigeants qu’il considérait comme « inacceptable » de lever un budget commun pour l’Ukraine et la migration.
Orbán a également remis en question le fait que la Commission ait demandé plus de ressources pour « couvrir le déficit budgétaire » dû à des « taux d’intérêt inacceptables » et a critiqué le fait que Bruxelles retient les fonds bloqués par la Hongrie et la Pologne provenant de prêts conjoints précédents, une décision qui a été prise alors qu’il était entendu que les deux pays ont violé l’État de droit.