Les dirigeants de l’UE insistent sur la solidité des banques mais préconisent de surveiller et d’achever l’union bancaire

BRUXELLES, 24 (EUROPA PRESS)

Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ont insisté ce vendredi pour défendre la solidité des banques européennes dans une nouvelle journée de fortes baisses des marchés boursiers d’entités telles que Deutsche Bank, alors qu’ils ont demandé de ne pas baisser la garde et de reprendre les « efforts » pour achever l’union bancaire.

Les actions de la plus grande banque d’Allemagne ont chuté de près de 15 % à la Bourse de Francfort ce vendredi, bien qu’elles aient par la suite arrêté leur effondrement à moins de 12 %, après l’augmentation enregistrée au cours des dernières séances du coût de l’assurance de garantie de crédit contre le défaut (CDS ).

Dans ce contexte, les dirigeants ont voulu envoyer un message d’apaisement lors du sommet de l’euro qui s’est tenu ce vendredi à Bruxelles, auquel a également participé le président de l’Eurogroupe, Paschal Donohoe, qui a exprimé sa « confiance » dans le système bancaire, et la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, qui a assuré que, malgré la solvabilité dont jouissent les banques, l’institution est prête à injecter des liquidités dans la zone euro si nécessaire.

« Nous restons attachés à une coordination étroite de nos politiques économiques, en vue d’accroître la résilience de nos économies », indique la déclaration de la réunion, dans laquelle les dirigeants ont invité l’Eurogroupe à continuer de suivre « de près » les évolutions économiques, en plus appeler à intensifier les efforts collectifs pour faire avancer l’union des marchés des capitaux.

Dans le texte, ils soulignent également que l’union bancaire a « considérablement » renforcé la résistance du système bancaire de l’UE, qui est « résilient, avec des positions de capital et de liquidité solides », pour lequel ils ont demandé instamment que les « efforts » se poursuivent pour achever le Union bancaire conformément à la déclaration de l’Eurogroupe de l’été dernier.

Ils ont également souligné que le cadre de gouvernance économique est un « pilier essentiel » de l’architecture de l’Union économique et monétaire, qui soutient la stabilité de l’euro et la résilience de l’économie de la zone euro, raison pour laquelle ils considèrent qu’une architecture A système financier européen « fort » est essentiel pour attirer des investissements durables, soutenir l’innovation et la création d’emplois, et accélérer les transitions verte et numérique.

Dans son discours à l’issue de la réunion, le président du gouvernement, Pedro Sánchez, s’est félicité que l’Europe ait appris et tiré les leçons de la crise financière, qu’il considère avoir servi à être « plus préparée », tout en défendant un fonds de garantie qui soit « commune » et qu’elle aille au-delà des réformes nationales, et il a assuré l’avoir portée à ses pairs, car il considère que cela éviterait le « risque de fragmentation ».

Pour sa part, la Première ministre finlandaise, Sanna Marin, a admis que « bien sûr, la situation varie », mais est confiante « d’aller de l’avant et d’aller de l’avant », tout en confirmant le message de Lagarde selon lequel la BCE ira de l’avant avec la hausse des taux d’intérêt : « Ça va continuer comme prévu, il n’y a rien de différent à l’horizon ».

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’est également prononcé sur l’intervention de Lagarde, qui a apprécié les « progrès » de la BCE pour lutter contre l’inflation, bien qu’il ait souligné qu’il ne voulait pas d’augmentation des prix, en même temps qu’il a  » applaudit » que « depuis de nombreuses années, les bonnes décisions ont été prises pour stabiliser les banques en Europe ».

De même, cela a affecté le fait que Deutsche Bank est une entité « rentable » qui a « modernisé son modèle économique » donc il n’y a « aucune raison » de s’inquiéter, malgré l’effondrement d’environ 15% de ses actions en bourse.

« Les fondations des banques européennes sont solides et on peut se réjouir de l’exigence de la réglementation en la matière », a souligné le président français, Emmanuel Macron, qui a souligné que la zone euro a « appris des crises passées » et est devenue l’espace économique où les banques sont « plus solides » car c’est là que les ratios de solvabilité et de liquidité des banques ont été suivis « plus scrupuleusement ».

Ce contexte a également influencé la nécessité d’accélérer l’Union bancaire et des marchés de capitaux, pour permettre aux entreprises européennes une base plus « solide » pour financer leurs activités et disposer de stratégies macroéconomiques « mieux adaptées ».