Les 27 veulent que des seuils « équitables » soient garantis pour réduire les émissions en agriculture intensive

BRUXELLES, le 16 mars (EUROPA PRESS) –

Les ministres de l’environnement de l’Union européenne (UE) ont demandé ce jeudi que des seuils « équitables » soient établis pour réduire les émissions d’ammoniac et de méthane des élevages européens sur la base d’une proposition de Bruxelles qui inclut pour la première fois celles des bovins et qui reconnaît, selon l’Espagne réclamée, les spécificités de l’élevage intensif.

Ces exploitations, au nombre de 185 000 au total, sont responsables, selon les estimations de la Commission, de 60 % des émissions d’ammoniac du bétail et de 43 % des émissions de méthane dans l’UE.

Un texte de compromis de la présidence du Conseil, désormais assurée par la Suède, a permis un rapprochement des positions entre les pays les plus ambitieux pour réduire leurs émissions, comme le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique ou la Finlande, et ceux qui réclamaient une hausse des les seuils pour cela sont « équitables » et permettent de répondre à ces exigences, comme la Bulgarie, la Roumanie, Malte ou la Croatie.

La proposition suédoise a réussi à équilibrer les revendications des deux en proposant de relever les seuils des exploitations qui seront concernées par la réglementation de moins de 150 têtes de bovins et de porcs que Bruxelles a relevée à celles qui en ont moins de 380, un chiffre qu’elle baisse à 280 pour la volaille et 350 pour les exploitations mixtes.

Les Vingt-sept ont adopté cette position commune « par souci de compromis », mais avec l’abstention de la Bulgarie, qui continue de réclamer des seuils plus bas, et de l’Italie, qui a refusé d’approuver le texte « tel quel » parce que les seuils » ne sont pas acceptables ».

Par ailleurs, la Finlande, le Danemark, l’Irlande, le Luxembourg et les Pays-Bas ont présenté, bien qu’ils aient soutenu le texte suédois, une déclaration commune dans laquelle ils ont regretté que le Conseil se soit « considérablement écarté » du périmètre d’installations industrielles initialement proposé par le Commission en proposant un seuil « trop ​​bas » qui n’est pas « suffisamment » soutenu par le plan d’action de l’UE contre la pollution.

En ce sens, le Danemark a ajouté que la possibilité d’atteindre des objectifs environnementaux « intéressants » est « gaspillée » en établissant des limites qui affectent « moins de 3% des élevages », ce qu’il considère comme une « occasion perdue » d’atteindre le climat de l’UE engagements.

De leur côté, la Belgique et la France se sont mises d’accord pour exiger qu’une concurrence loyale et l’égalité soient garanties entre les Etats membres.

Une fois cette position établie au niveau des capitales, le texte doit être débattu par les équipes de négociation du Conseil et du Parlement européen, et doit encore être soumis à un accord politique et à une adoption formelle en session plénière.