Les 27 soutiennent la révision des règles de l’UE pour imposer zéro émission aux bâtiments nouvellement construits en 2030

BRUXELLES, le 25 oct. (EUROPA PRESS) –

Les Vingt-Sept se sont entendus ce mardi pour défendre lors de la révision de la réglementation communautaire sur l’efficacité énergétique dans le secteur de la construction qu’à partir de 2030 l’objectif de zéro émission soit imposé à tous les bâtiments nouvellement construits, un défi de neutralité des émissions qui, selon eux, devrait être exigé de l’ensemble du parc immobilier en 2050.

Ainsi, les gouvernements s’alignent sur deux des défis proposés par la Commission européenne en décembre dernier dans son initiative de révision de la directive sur la performance énergétique des bâtiments et qui doivent encore être négociés avec le Parlement européen avant de finaliser la réforme définitive.

Dans le mandat que les ministres de l’énergie de l’UE ont clôturé lors de leur réunion à Luxembourg, il est précisé que l’objectif « zéro émission » doit être plus ambitieux pour les nouveaux bâtiments construits pour l’administration publique, puisqu’ils doivent se conformer à cette neutralité dès 2028.

Cependant, les États membres ouvrent la porte à des exceptions aux délais et aux objectifs dans le cas de certains bâtiments, par exemple les lieux de culte, les bâtiments historiques ou les constructions à des fins défensives.

Pour les bâtiments existants, les États membres souhaitent introduire des normes minimales de performance énergétique correspondant à la quantité maximale d’énergie primaire que les bâtiments peuvent utiliser par m2 et par an.

L’objectif de cette mesure est d’encourager la rénovation des bâtiments les plus anciens et les moins bien classés énergétiquement voire d’entraîner la suppression progressive de ceux qui sont les moins performants, de manière à générer une rénovation du parc immobilier.

Dans le cadre de l’harmonisation des certifications énergétiques, les Vingt-Sept préconisent de créer une nouvelle catégorie « A0 » pour les bâtiments répondant à l’objectif de neutralité et d’offrir la catégorie « A+ » aux bâtiments qui, en plus de répondre à l’exigence de zéro les émissions contribuent à la production d’énergie renouvelable pour le réseau électrique.

ÉNERGIE SOLAIRE

Une autre des initiatives qu’il est prévu de promouvoir avec la révision de la réglementation est de s’assurer que la conception des nouveaux bâtiments optimise leur potentiel en tant que générateurs d’énergie solaire.

Ainsi, par exemple, les pays proposent qu’avant fin 2026 tous les bâtiments et bureaux publics aient une surface utile pour l’énergie solaire d’au moins 250 m2 ; un seuil qui passerait à 400 m2 pour les mêmes types de biens faisant l’objet de rénovations lourdes à partir de décembre 2027. D’ici 2030, il s’appliquerait à tous les immeubles nouvellement construits.

La troisième vice-présidente et responsable de la Transition écologique, Teresa Ribera, s’est prononcée sur cette position de négociation que les États membres ont choisie d’être « la plus ambitieuse possible » dans la fixation des objectifs, même s’ils ont prévu des marges de progression « progressives ».  » dans chaque pays en fonction de sa réalité immobilière et énergétique.

« Les grandes différences de consommation d’énergie par mètre carré doivent être prises en compte. Il n’est pas raisonnable de demander aux familles un effort qui peut être disproportionné par rapport aux résultats en termes d’économies, de manière hâtive », a expliqué Ribera dans des communiqués. à la presse à Luxembourg, à l’issue de la réunion des ministres européens de l’énergie.

Pour cette raison, a indiqué le vice-président, les progrès vers les objectifs doivent être « progressifs, non linéaires », en tenant compte de facteurs tels que les facteurs climatologiques ou géographiques de chaque pays, afin que « tous » les bâtiments soient neutres en émissions dans 2050 mais « chacun l’adaptant à sa réalité ».