BRUXELLES, 8 (EUROPA PRESS)
Les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne sont parvenus ce jeudi à s’accorder sur un mécanisme de répartition de l’accueil des migrants arrivant irrégulièrement dans les pays d’entrée dans l’Union européenne soumis à une pression accrue des flux migratoires, l’un des piliers de l’équilibre entre « responsabilité et solidarité » que les gouvernements ont cherché à débloquer la réforme de la politique commune d’asile.
Cet accord n’est cependant pas la fin du chemin de la réforme, puisqu’il fixe les lignes rouges pour les Vingt-Sept, qui doivent maintenant négocier la version finale du règlement de contrôle et de traitement de l’asile avec le Parlement européen.
« Merci beaucoup pour ce large soutien », a déclaré la ministre suédoise de l’Intérieur et actuelle présidence de l’UE, Maria Malmer, après avoir vérifié que la majorité qualifiée nécessaire était donnée pour donner le « feu vert » aux textes sur la table, après une journée de négociations entre ministres. « Nous sommes beaucoup plus forts lorsque nous travaillons ensemble », a célébré la commissaire à l’Intérieur et promotrice de la réforme, la socialiste suédoise Ylva Johansson.
L’accord a été rendu possible après que l’Italie a levé ses réserves sur les conditions d’expulsion des migrants sans droit d’asile qui arrivent dans l’Union européenne. Enfin, seules la Hongrie et la Pologne ont voté contre l’accord, même si les délégations de la Bulgarie, de Malte, de la Slovaquie et de la Lituanie se sont abstenues car elles non plus ne sont pas satisfaites du texte.
Les ministres ont fixé les critères et les seuils qu’ils souhaitent appliquer lors de l’activation d’un mécanisme de « solidarité flexible » qui obligera les autres pays à réagir lorsque l’un des partenaires est débordé par l’arrivée de migrants, soit en se relocalisant sur son territoire dans une partie de les personnes arrivées ou en versant une indemnité forfaitaire pour chaque relocalisation qu’elle refuse.
La solution finale est le résultat de mois de négociations au niveau technique menées par l’actuelle présidence que la Suède occupe ce semestre et qui entend garantir « l’équilibre » entre la solidarité réclamée par les pays du sud, comme l’Espagne et l’Italie , et les lignes Rouges des partenaires de l’Est et du Nord, qui en appellent à la « responsabilité » des premiers pour contenir les mouvements secondaires.
La formule convenue établit une relocalisation d’un minimum de 30 000 migrants chaque année et une contribution financière d’au moins 600 millions d’euros par an à la réserve de solidarité des gouvernements qui n’acceptent pas d’accorder l’asile à la partie qui leur correspond, ce qui en la pratique signifie qu’ils doivent payer une indemnité de 20 000 euros pour chaque transfert refusé. La proposition prévoit également comme alternative un apport en matériel utile pour la gestion et le contrôle des flux à hauteur de la valeur de la compensation estimée.
La Commission européenne sera chargée de procéder à une évaluation annuelle de la situation dans chaque État membre et de déterminer ceux qui sont « sous pression » pour ne pas avoir la capacité de gérer un pic soudain de demandeurs d’asile ou d’arrivées irrégulières. Sur la base de cette évaluation, Bruxelles désignera quels pays peuvent demander à activer la « réserve de solidarité » et s’adresser à elle pour demander un soutien « raisonnable et proportionné ».