Le Parlement européen exhorte les 27 à trouver une solution à leurs inquiétudes concernant la présidence hongroise de l’UE

BRUXELLES, le 1er juin (EUROPA PRESS) –

La session plénière du Parlement européen a exhorté jeudi les Vingt-Sept à trouver une « solution adéquate dans les meilleurs délais », préoccupée par la présidence hongroise de l’Union européenne -prévue pour le second semestre 2024- en s’interrogeant sur l’opportunité de le gouvernement du Premier ministre Viktor Orbán à jouer ce rôle « de manière crédible », compte tenu de ses violations répétées du droit de l’UE et de ses valeurs.

La résolution que le Parlement européen a adoptée ce jeudi par 442 voix pour, 144 contre et 33 abstentions, avec le soutien des partis populaires, socialistes, libéraux, verts et de gauche rappelle également que le Parlement « pourrait adopter les mesures appropriées si ladite solution ».

Le Parlement a souligné le rôle important de la présidence du Conseil pour faire avancer la législation, assurer la continuité de l’agenda de l’UE et représenter les 27 dans les relations avec les autres institutions, et s’interroge donc sur la manière dont la Hongrie pourra s’acquitter de cette tâche « de manière crédible manière » en 2024, compte tenu de son manque de conformité avec la loi les valeurs de l’UE.

Après un débat en plénière ce mercredi sur la situation de l’État de droit et des droits fondamentaux en Hongrie, ainsi que sur le gel des fonds de l’UE, les députés ont dénoncé ce jeudi la « corruption systémique » et la propagande anti-européenne délibérée de la Hongrie, qu’ils accusent d’être focalisée sur l’atteinte aux valeurs de l’Union européenne.

Leurs dernières préoccupations concernent l’adoption de lois sans contrôle parlementaire et consultation publique suffisants, ainsi que l’utilisation abusive de la protection des dénonciateurs pour porter atteinte aux droits LGBTIQ+ et à la liberté d’expression, et la violation des droits sociaux et du travail.

La résolution condamne les campagnes anti-UE du gouvernement hongrois, dont l’objectif, dénonce-t-elle, « est de détourner l’attention du non-respect des valeurs européennes et de la corruption systémique ».

En outre, les députés ont exhorté le gouvernement à mettre les élections en conformité avec les normes internationales, en particulier à la lumière des prochaines élections européennes en 2024, et ont signalé des actes d’intimidation, tels que des visites de la police secrète dans les bureaux de certaines entreprises dans le but objectif de les placer sous le contrôle du cercle restreint du Premier ministre.

D’autre part, ils critiquent le fait que le budget annuel 2022 a été modifié à 95 reprises par décret gouvernemental, ce qui a empêché un contrôle approprié et souligne le manque de gestion financière « solide ».

De même, le Parlement soulève également un certain nombre de préoccupations concernant les fonds de relance gelés et les réformes correspondantes qui les accompagnent.