Le Parlement européen dénonce la régression démocratique en Hongrie et accuse les 27 de violer le droit de l’UE par inaction

BRUXELLES, le 13 juillet (EUROPE PRESS) –

La commission Justice et Libertés du Parlement européen a insisté ce mercredi pour dénoncer la régression démocratique en Hongrie et demandé que les fonds de relance correspondants continuent d’être gelés, tout en avertissant les Vingt-sept que le report systématique du processus de l’examen des menaces à l’État de droit entraîne une violation du droit communautaire.

« La Hongrie est devenue un régime hybride d’autocratie électorale et l’inaction de l’UE a contribué à cet effondrement de l’État de droit, de la démocratie et des droits fondamentaux », a déclaré Gwendoline Delbos-Corfield, députée européenne, rapporteure du rapport adopté par la commission parlementaire et qui sera soumis au vote de la session plénière du Parlement européen lors de sa session de septembre.

Le texte souligne que depuis plusieurs années la dérive du gouvernement de Viktor Orban met en péril les valeurs européennes en Hongrie, où des piliers comme l’indépendance de la justice, la liberté de la presse, la liberté de culte, la protection de la vie privée ou encore la système électoral sont menacés de manière « systématique ».

Ainsi, les eurodéputés critiquent surtout ce qu’ils considèrent comme une inaction de la part de la Commission européenne et des Vingt-sept, à qui ils rappellent que l’unanimité au Conseil n’est pas nécessaire pour avancer dans l’évaluation qui identifie les menaces graves à l’État de droit dans le cadre de l’article 7 des traités.

En 2008, le Parlement européen a forcé l’activation du mécanisme prévu à l’article 7 pour examiner d’éventuelles menaces graves à l’ordre démocratique en Hongrie, une procédure qui peut conduire à terme à la suspension du droit de veto du pays contrevenant à la prise de décision au sein du Conseil. Pour cette dernière étape, une unanimité serait nécessaire, ce que les Vingt-Sept n’ont pas dans ce dossier, mais le mécanisme prévoit des étapes intermédiaires qui ne nécessitent pas une telle majorité et qui n’ont pas été franchies non plus.

Par conséquent, les députés avertissent que « tout retard » dans de nouvelles actions dans le cadre prévu par cet article du traité « constituera une violation du principe de l’État de droit par le Conseil ».