Le Parlement européen demande d'interdire l'accès aux réseaux sociaux aux mineurs de moins de 13 ans

BRUXELLES, 16 octobre (EUROPA PRESS) –

La commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs du Parlement européen a demandé ce jeudi d'interdire l'accès aux réseaux sociaux aux mineurs de moins de 13 ans dans toute l'Union européenne et de retarder cet accès jusqu'à l'âge de 16 ans si le mineur n'a pas le consentement de ses parents pour se connecter aux plateformes en ligne.

La recommandation du Parlement européen a été adoptée avec 32 voix pour, 5 contre et 9 abstentions, même si elle doit encore dépasser le vote de la session plénière de la Chambre européenne la semaine prochaine à Strasbourg (France) pour être officialisée.

Dans le document, les députés expriment leur inquiétude quant au manque d'implication des grandes plateformes dans la prise de mesures « appropriées » pour protéger les mineurs, tout en mettant en garde contre les risques de dépendance et de santé mentale posés par l'exposition incontrôlée des mineurs à des contenus illégaux ou préjudiciables.

C'est pourquoi les députés demandent une mise en œuvre rapide et efficace de la loi sur les services numériques (DSA) et l'interdiction des pratiques néfastes telles que la conception addictive et les fonctionnalités de jeux de hasard, afin de protéger les mineurs.

La Commission européenne a un projet pilote en cours avec plusieurs États membres, dont l'Espagne, pour disposer d'une plateforme à l'échelle européenne capable de vérifier l'âge réel de l'utilisateur qui accède aux réseaux sociaux à partir d'appareils mobiles ou autres. Les députés saluent le développement de cet outil mais alertent sur la nécessité de garantir que ces systèmes de vérification respectent la vie privée des mineurs et les règles en matière de protection des données.

Dans ce contexte, la position du Parlement européen préconise d'interdire l'accès à tout réseau social aux mineurs de moins de 13 ans et que cet accès soit retardé jusqu'à l'âge de 16 ans si l'utilisateur mineur n'a pas l'autorisation de ses parents pour utiliser ce type de plateforme. Ces délais devraient également s'appliquer, de l'avis des députés, aux plateformes sur lesquelles sont partagés des vidéos ou des contenus générés par l'Intelligence artificielle.

En outre, les députés demandent à l'exécutif communautaire une application plus stricte de la loi européenne DSA, y compris des amendes ou des interdictions de certains sites ou applications en ligne qui ne respectent pas la législation communautaire, mettant en danger les mineurs.

Parmi les idées supplémentaires proposées, la recommandation du Parlement européen évoque la possibilité de revendiquer la responsabilité personnelle des dirigeants des plateformes en cas d'infractions graves et répétées, ainsi que d'interdire l'utilisation d'algorithmes de recommandation basés sur la participation de mineurs et de désactiver par défaut les fonctions de conception les plus addictives.