Le niveau de revenu freine la pénétration des véhicules électrifiés dans la majeure partie de l’UE

L’Espagne est en douzième position au sein du bloc en termes de part de marché pour ce type de voiture

MADRID, 12 avr. (PRESSE EUROPÉENNE) –

Le niveau du revenu moyen des travailleurs pèse sur la pénétration des véhicules électriques dans l’Union européenne (UE), du fait que ce type d’automobile n’est pas accessible à une grande partie de la population du bloc, selon une analyse de l’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA).

L’organisme corrèle le revenu moyen de chaque pays de l’UE (en 2021) avec la part de marché des véhicules électrifiés (100% électriques et hybrides rechargeables) et dans son analyse, il montre que, malgré le fait que ce type de voiture ils représentaient 21,6 % des enregistrements dans le bloc dans son ensemble en 2022, dans plus de la moitié des États membres, la pénétration est de 9 % ou moins.

Dans ce scénario, les pays avec la plus faible pénétration de véhicules électrifiés en 2022 étaient la Slovénie (part de 3,7 % ; 10 985 euros de revenu moyen), la République tchèque (3,9 % ; 13 836 euros), la Bulgarie (4 % ; 7 272 euros), la Pologne (5 % ; 10 782 euros) et la Croatie (5 % ; 10 391 euros).

A cela s’ajoutent, en dessous de 9 % de part de marché, des pays comme l’Italie (8,7 % ; 23 013 euros), la Hongrie (8,6 % ; 10 075 euros) ou la Grèce (7,9 % ; 15 119 euros).

En ce sens, l’Espagne occupe la douzième position au sein des 27 pays qui composent l’UE en termes de part de marché (9,6% en 2022) et aussi en termes de revenu moyen du pays (21 669 euros en 2021).

Sur ce point, les principales organisations de l’industrie automobile espagnole considèrent que cette part de marché est insuffisante pour un pays qui est le deuxième producteur en Europe et le neuvième au monde.

En ce sens, ils ont cité en exemple à de nombreuses reprises le cas du Portugal, où la part de marché des véhicules électrifiés en 2022 s’élevait à 21,7 %, la dixième plus élevée de l’UE, devant même la France (21,5 %), malgré la fait que leur revenu moyen s’élevait à 14 897 euros.

Au pôle opposé, les données ACEA indiquent que les parts de marché les plus élevées des véhicules électrifiés en 2022 ont été enregistrées en Suède (56,1 % ; 35 486 euros de revenu moyen), au Danemark (38,6 % ; 39 274 euros), en Finlande (37,6 % ; 33 155 euros ), les Pays-Bas (34,5 % ; 40 312 euros) et l’Allemagne (31,4 % ; 32 850 euros).

« Ces chiffres confirment des disparités importantes dans l’accessibilité financière des VE entre les différentes régions d’Europe, le Nord et l’Ouest ouvrant la voie avec les proportions les plus élevées, et l’Europe centrale, orientale et méridionale avec les proportions les plus élevées de victimes », a souligné l’ACEA.

Le coût des véhicules électrifiés, notamment 100% électriques, est l’une des principales préoccupations du secteur automobile du Vieux Continent, qui recherche différentes formules et développe des technologies pour tenter de rendre moins cher ce type de voiture dans un contexte marqué par le fait qu’à partir de 2035, les voitures à moteur à combustion ne peuvent plus être vendues dans l’UE.

A cela s’ajoute la concurrence des grandes marques chinoises, qui commencent à se positionner sur les marchés européens en raison de leur technologie électrique avancée et de prix généralement plus abordables que leurs concurrents européens.

Dans ce contexte, le constructeur allemand Volkswagen a présenté au milieu du mois dernier le prototype ID.2all, un modèle compact 100% électrique avec lequel l’entreprise allemande cherche à « démocratiser » l’accès à ce type de véhicule avec un prix inférieur à 25 000 euros et dont la version définitive sera produite à partir de 2025 à l’usine Seat (dont la maison mère est Volkswagen) de Martorell (Barcelone).