MADRID, 1er nov. (EUROPA PRESS) –
Le Conseil économique et social (CES) a dénoncé le manque de temps et l’absence de dialogue social autour du projet de loi modifiant le texte consolidé du statut des travailleurs et d’autres dispositions du travail pour la transposition de la directive sur la transparence et des conditions de travail prévisibles dans l’Union européenne.
Dans l’avis rendu par le CES sur cette réglementation à la demande du ministère du Travail, l’instance, dans laquelle sont représentés syndicats, employeurs et organisations du tiers secteur, rappelle que la directive européenne précitée vise à améliorer les conditions de travail par la promotion de l’emploi qui offre plus de transparence et de prévisibilité, tout en garantissant l’adaptabilité du marché du travail.
Le CES, qui prétend partager ces objectifs, souligne que l’avant-projet soumis pour avis, prévoit en plusieurs sections d’un même article la modification de diverses matières du Statut des travailleurs, ainsi que le décret royal 1659/1998, du 24 juillet, qui développe l’information que doit recevoir le travailleur sur les éléments essentiels de son contrat de travail.
Pour le CES, cet avant-projet « ne peut être considéré comme une transposition de plus des directives communautaires » compte tenu de l’importance de la matière concernée, pour laquelle il comprend qu’il aurait été « opportun » d’aborder la préparation normative de la transposition de cette directive en le cadre du dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Cela, allègue selon son avis, « aurait permis l’examen et le débat avec le temps nécessaire de ses objectifs, de ses implications et de ses liens avec le système juridique du travail dans son ensemble, ainsi que la cohérence avec les lignes suivies dans les accords précédents ».
« Probablement, ce précédent débat aurait évité la divergence d’opinions au sein du CES par rapport à la portée de la transposition, sur le point de savoir si le projet manque de référence qui pourrait être obligatoire ou s’il en incorpore d’autres qui ne pourraient pas l’être. Surtout lorsque le terme accordé au CES pour rendre son avis a été de quinze jours, insuffisant pour rechercher un consensus au moment d’aborder ce dossier », expose-t-il.
De même, il souligne que la consultation des organisations syndicales et patronales les plus représentatives effectuée dans le délai urgent de sept jours, « ne peut être considérée comme un canal suffisant pour traiter une question de ces caractéristiques et pertinence ».
Le CES rappelle à ce stade au gouvernement tous les accords qui ont été conclus dans le cadre du dialogue social ces dernières années, comme la réforme du marché du travail ou la loi dite « Rider ».
DOUTES INTERPRÉTATIFS DANS LA RÉDACTION DU PROJET
S’agissant du corps de l’avant-projet, le CES estime que la rédaction de certaines dispositions légales et leur rapport avec des figures contractuelles comme le contrat à durée indéterminée fixe-discontinu pourraient soulever des « doutes d’interprétation ».
En ce sens, en ce qui concerne les obligations d’information de ces travailleurs, le CES considère que le projet devrait préciser qu’il ne s’agit pas de relations de travail avec des rythmes de travail totalement ou majoritairement imprévisibles, que les périodes de travail soient ou non indéterminées.
D’autre part, l’organisation comprend que certaines difficultés de compréhension du projet sont dues à l’absence de définition de ce qu’est une prestation de services soumise à un rythme de travail totalement ou majoritairement imprévisible.
« Si le pré-législateur considère que la non-reprise de cette définition est fondée sur le fait qu’il n’existe pas dans notre système de travail des schémas de travail totalement ou majoritairement imprévisibles, il conviendrait que l’avant-projet de loi soumis à avis la précise en afin d’éviter des doutes d’interprétation qui pourraient faire naître une marge d’insécurité juridique dans l’application de la règle », souligne-t-il.
De même, le CES estime nécessaire de reconnaître également le droit des travailleurs ayant une relation de fonctionnaire et statutaire, auxquels la directive européenne reconnaît également ce droit, à être informés des éléments essentiels de leur relation professionnelle dans des termes comparables à ceux établis par la la facture par rapport aux salariés.