L’avocat général de la CJUE considère qu’il est incohérent de compter comme joueurs locaux ceux signés d’équipes de la même ligue

BRUXELLES, le 9 mars (EUROPA PRESS) –

L’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a conclu ce jeudi qu’il était non « cohérent » et contrevient aux réglementations de l’Union européenne.

L’avis répond à une question préjudicielle soulevée par la Justice belge et n’est pas contraignant pour la sentence ultérieure qui doit être rendue par la CJUE, bien que dans la grande majorité des cas, la Haute Cour européenne suive dans ses arrêts la ligne marquée par les conclusions précédent.

Depuis la saison 2008/2009, l’UEFA exige que les clubs de football incluent un minimum de huit joueurs « formés localement » dans leur effectif pouvant aller jusqu’à vingt-cinq. Ces joueurs du cru doivent avoir été formés par le club ou par un autre de la même fédération pendant au moins trois ans entre 15 et 21 ans, bien que l’instance précise qu’au moins quatre doivent avoir été formés par le club qui les inscrit.

Dans ce contexte, la Fédération belge de football a transféré à sa compétition professionnelle une réglementation essentiellement similaire à celle de l’UEFA, mais sans exception exigeant que quatre des huit joueurs formés localement aient été formés par le club en question.

Un footballeur professionnel belge et le club du Royal Antwerp (Anvers) ont dénoncé ces règles, estimant qu’elles restreignent les possibilités de recruter des joueurs ne remplissant pas l’exigence d’ancrage local ou national et limitent les options d’alignement et la justice belge s’est penchée sur à la CJUE pour clarifier le champ d’application de la règle.

Dans ce contexte, l’avocat général Maciej Szpunar fait valoir que les règles relatives aux joueurs formés localement peuvent créer une discrimination indirecte à l’encontre des ressortissants d’autres États membres, car plus un joueur est jeune, plus il est susceptible de résider dans son lieu d’origine. une position avantageuse par rapport aux joueurs des autres pays de l’UE.

De l’avis de l’avocat européen, cette discrimination pourrait être « justifiée » et rappelle l' »affaire Bosman » -qui a établi qu’il est légitime d’encourager le recrutement et la formation de jeunes joueurs, compte tenu de l’importance sociale du football au sein de l’UE- – , mais avertit que dans ce cas il doute de la cohérence.

En ce sens, il raisonne que si, comme c’est le cas à la fois avec les règles de l’UEFA et de la fédération belge, un club d’une ligue majeure peut « acheter » jusqu’à la moitié des joueurs formés localement, alors « l’objectif du club former de jeunes joueurs ».

Pour cette raison, explique l’avis européen, bien qu’il considère justifiée l’exigence d’inclure un nombre prédéterminé de joueurs formés localement dans la liste correspondante, il ne comprend pas la raison – du point de vue de la formation – d’élargir la définition des joueurs formés localement aux joueurs non membres
club particulier, mais à la ligue nationale en question.

De cette façon, l’avocat général conclut que les dispositions dénoncées « ne sont pas cohérentes », donc elles ne sont pas adéquates pour atteindre les objectifs de formation des jeunes joueurs et « les joueurs de clubs autres que le club en question ne doivent pas apparaître » comme des joueurs locaux.