La Lettonie arrête un journaliste de l’agence Spoutnik soupçonné d’espionnage

MADRID, 5 janv. (EUROPA PRESS) –

Les autorités lettones ont informé ce jeudi de l’arrestation mardi d’un de leurs concitoyens, un journaliste de l’agence russe Spoutnik, pour un crime présumé d’espionnage et de violation des sanctions imposées par l’Union européenne à la Russie en représailles à l’invasion d’Ukraine.

Le Service de sécurité de l’État letton (VDD) a indiqué que les activités du suspect étaient sous surveillance depuis « longtemps ». Il s’agit d’une personne qui travaille pour l’agence Spoutnik, propriété du Kremlin, et est donc considérée comme diffusant des messages conformes aux intérêts du gouvernement russe, y compris d’autres qui « discréditent la Lettonie et ses alliés ».

Le détenu, selon VDD, occupe « une position de leader » dans ce média, puisqu’il est en charge de l’organisation et de la gestion des contenus et est rentré en Lettonie fin 2022 après « plusieurs années » de vie et de travail en Russie.

Le VDD a souligné qu’après l’invasion russe de l’Ukraine, ce « support de propagande du Kremlin » a été bloqué dans les États membres de l’UE pour « sa justification de l’agression militaire et des actions visant à déstabiliser la situation dans d’autres pays européens ».

Selon les données de l’agence, le détenu est Marat Kasem, rédacteur en chef de la délégation Spoutnik en Lituanie, qui après une précédente audience du tribunal a été envoyé dans un centre de détention à Riga, la capitale lettone. Les crimes d’espionnage qui lui sont imputés peuvent entraîner des peines de 20 ans de prison.

De son côté, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zajarova, a dénoncé que la détention est une « vengeance » typique des « régimes dictatoriaux » et a rappelé à la Lettonie qu’il s’agit également d’une violation de ses engagements internationaux en matière de liberté d’expression.

En janvier 2020, le VDD a déjà arrêté plusieurs citoyens lettons pour avoir créé du contenu pour Sputnik et Baltnews, tous deux du conglomérat médiatique Rossiya Segodnya, dont le directeur, Dmitri Kiseliov, a appliqué des sanctions à l’UE pour sa relation avec le président russe Vladimir Poutine, et son soutien pour la guerre d’Ukraine.