La CJUE rejoint le Parlement européen dans sa décision de déclarer vacant le siège de Junqueras

BRUXELLES, le 22 déc. (EUROPA PRESS) –

La Cour de justice de l’Union européenne a rejeté ce jeudi le pourvoi en cassation présenté par la défense du dirigeant de l’ERC et ancien vice-président de la Generalitat, Oriol Junqueras, contre la décision de l’ancien président du Parlement européen, le socialiste italien David Sassoli, de déclarer son siège de député européen vacant.

La justice européenne entérine ainsi la première décision du Tribunal de l’UE qui avait déjà jugé irrecevable un premier pourvoi de Junqueras en décembre 2020, concluant que Sassoli n’avait fait que transmettre au reste du Parlement européen des informations sur un litige préexistant situation, découlant exclusivement des décisions des autorités espagnoles.

En outre, l’arrêt rappelle que la procédure électorale continue d’être régie par le droit national, non seulement en ce qui concerne les règles de vote et l’attribution des mandats, mais également en ce qui concerne l’éligibilité des membres de l’Eurochambre.

Junqueras a été élu député européen lors des élections au Parlement européen de mai 2019, mais, n’ayant pas obtenu l’autorisation de jurer ou de promettre de respecter la Constitution espagnole comme l’exige la législation nationale, son siège a été déclaré vacant par le Conseil électoral central.

Lors de la session plénière de janvier 2020, le président du Parlement européen a informé le reste de la Chambre de l’élection de Junqueras comme député européen aux fins du 2 juillet 2019 mais aussi que son siège était vacant au 3 janvier 2020, comme une conséquence du fait que la Cour suprême a estimé que le leader indépendantiste ne bénéficiait pas de l’immunité parlementaire en vertu du droit national et qu’il n’y avait donc pas lieu d’autoriser son déplacement ou d’accorder sa libération.

Dans ce contexte, la Cour basée à Luxembourg estime que le Tribunal n’a pas commis d’erreur en considérant le droit national comme base juridique de la décision du Parlement européen du 13 janvier 2020 et précise que l’expiration du mandat de député européen à la suite d’une condamnation pénale en Espagne constitue un cas d’« annulation de mandat » et non une « incompatibilité », dès lors qu’il ne résulte pas d’une violation de l’interdiction de cumuler certaines fonctions.

S’agissant de la marge d’appréciation dont dispose le Parlement européen sur les conséquences d’une annulation de mandat qui trouve son origine dans le droit national, la CJUE insiste sur le fait que l’institution européenne sera simplement informée par les autorités nationales de l’expiration du mandat en application de cette Loi.

Pour cette raison, explique la phrase, la procédure électorale continue d’être régie par le droit national et souligne que, contrairement aux arguments de Junqueras, cette procédure ne se réfère pas seulement aux règles de vote et d’attribution des mandats, mais aussi aux règles relatives à la l’éligibilité des députés.

On peut en déduire que l’inéligibilité qui a donné lieu à l’annulation du mandat du leader de l’ERC en application de la loi électorale espagnole fait partie de la « procédure électorale » régie par le droit national, dont il n’appartient pas au respect Parlement pour contrôler.

Enfin, s’agissant de la contestation des moyens de droit par lesquels le Tribunal a déclaré le premier pourvoi irrecevable, la Haute Cour européenne constate que l’argument de Junqueras est irrecevable et doit être rejeté comme inopérant car il ne permet pas de remettre en cause la conclusion de la première instance selon laquelle le recours formé pour obtenir l’annulation du rejet de la requête du 20 décembre 2019 était dirigé contre un acte inexistant.