- Les gouvernements introduisent des interdictions de fumer et des restrictions sur les ventes de tabac pour répondre aux problèmes de santé. Le tabagisme reste l’une des menaces les plus graves pour la santé publique, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Des pays comme le Portugal, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Mexique veulent élever une génération « sans fumée ». Les nouvelles lois incluent également les produits de vapotage.
Le 29 mars 2004, la République d’Irlande a déclenché une réaction en chaîne mondiale. C’est le jour où l’Irlande est devenue le premier pays au monde à mettre fin à tout tabagisme à l’intérieur des lieux de travail. La loi a suscité à la fois des éloges et de l’indignation, principalement parce qu’elle couvrait non seulement les bureaux, mais aussi les restaurants et les lieux de divertissement. Depuis lors, les clients qui fument sur les trottoirs à l’extérieur des pubs, des clubs et des restaurants sont devenus monnaie courante. Et pas seulement en Irlande. L’initiative pionnière du pays a déclenché une vague de politiques similaires dans le monde entier. D’après l’OMS, le tabagisme tue plus de 8 millions de personnes par an. Parmi ces décès, 1,2 million sont des personnes qui ont été exposées à la fumée secondaire. Il s’agit de la fumée émise par une cigarette ou un autre produit du tabac ou expirée par un fumeur. L’OMS décrit le tabagisme comme « l’une des plus grandes menaces pour la santé publique à laquelle le monde ait jamais été confronté ». Le tabagisme est largement considéré comme un facteur de risque de maladies pouvant être mortelles, telles que le cancer du poumon, les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux.
En mai, le gouvernement portugais a annoncé un projet de loi restreindre les ventes de tabac et fumer dans les espaces publics extérieurs à partir de l’automne 2023. Si elle est adoptée, la loi interdira de fumer à l’extérieur des bars, des restaurants et des cafés, ainsi que des installations publiques telles que les universités, les écoles et les sites sportifs. À partir de 2025, la loi limiterait également la vente de produits du tabac aux buralistes agréés et aux magasins d’aéroport. Cela signifierait que les bars, les cafés, les restaurants et les stations-service ne pourraient plus vendre de produits du tabac.
L’interdiction s’étendrait également au vapotage et restreindrait la promotion du tabac pour décourager les jeunes de sombrer dans la dépendance. L’objectif du gouvernement portugais est de parvenir à une « génération sans fumée » d’ici 2040.
Canada : un avertissement sur chaque cigarette
Le Canada vise un objectif similaire, soit de réduire la consommation de tabac à moins de 5 % d’ici 2035. Pour y parvenir, le gouvernement canadien élèvera bientôt la barre de la visibilité des messages d’avertissement sur les risques du tabagisme pour la santé. Les étiquettes de mise en garde sur les emballages de cigarettes sont obligatoires au Canada depuis la fin des années 1980 – bien plus tard qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni, où la mesure a été introduite en 1965 et 1971 respectivement. Cependant, le ministère fédéral de la Santé, Santé Canada, va encore plus loin en imprimer des messages d’avertissement directement sur le papier filtre des cigarettes et produits similaires.
Faisant également pression pour une nation sans fumée d’ici 2025, la Nouvelle-Zélande a introduit de nouvelles lois interdire la vente de tabac aux personnes nées à partir de 2009 pour lutter contre le tabagisme chez les jeunes. Il a récemment annoncé des mesures pour réduire les ventes de produits de vapotage à proximité des écoles. Il y aura également des réductions de la quantité de nicotine autorisée dans les produits du tabac et du nombre de détaillants autorisés à les vendre. Pendant ce temps, le plus grand État d’Australie, le Queensland, s’est lancé dans une campagne visant à créer lieux publics sans fumée, notamment sur les parkings scolaires et lors d’animations pour les enfants et les moins de 18 ans. Le gouvernement du Queensland lancera également une enquête pour établir une réglementation plus stricte pour les cigarettes électroniques et le vapotage.
Le tabagisme n’est pas seulement le fléau du monde développé. Selon l’OMS, plus de 80 % des fumeurs vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Plus tôt cette année, le Mexique – que la Banque mondiale considère comme un pays à revenu intermédiaire supérieur – introduit l’une des lois antitabac les plus strictes au monde. Le gouvernement prolongé une interdiction de fumer existante dans les lieux d’accueil et de travail pour inclure tous les espaces publics – y compris les parcs et les plages, par exemple. Si elle est appliquée de manière stricte, cela limitera efficacement le tabagisme aux seules maisons privées. De plus, la promotion du tabac est désormais totalement interdite, de sorte que les cigarettes ne seront peut-être même plus exposées en magasin.
De meilleurs soins de santé pour l’avenir
Des initiatives à travers le monde pour limiter les effets du tabagisme sur la santé et élever la prochaine génération de non-fumeurs surviennent à un moment où les économies réévaluent leurs systèmes de santé. Selon le Forum économique mondial Perspectives stratégiques de la santé mondiale et des soins de santé 2023, les perturbations causées par la pandémie de COVID-19 et leurs impacts socio-économiques, environnementaux et géopolitiques pèsent toujours lourd. Tout en surmontant ces défis, les gouvernements doivent également veiller à ce que leurs systèmes de santé soient prêts pour l’avenir. Le rapport établit une feuille de route sur la manière dont les pays peuvent améliorer leur santé