Bruxelles exhorte les pays de l’UE à réduire leur consommation de gaz

BRUXELLES, le 27 juin (EUROPA PRESS) –

Le commissaire à l’énergie, Kadri Simson, a exhorté ce lundi les pays de l’UE à réduire leur consommation de gaz, soit en le remplaçant par d’autres carburants, soit par des mesures d’efficacité énergétique pour se préparer à d’éventuelles coupures d’approvisionnement par la Russie.

Le plan de réduction européen vise à « minimiser l’impact sur l’économie et qu’il existe une offre pour protéger les consommateurs », a expliqué Simson lors d’une conférence de presse après le Conseil des ministres de l’énergie de l’UE, à Luxembourg, sur un plan d’action « coordonné » pour préparer pour d’éventuelles interruptions de l’alimentation en gaz.

Simson a invité les États membres à remplacer la consommation de gaz par d’autres combustibles, notamment dans le « secteur industriel » et dans la production d’électricité et de chauffage « pour réduire la consommation à court terme ». En ce sens, il a appelé à ne pas recourir aux carburants qui mettent en péril les objectifs climatiques et a demandé d’accélérer la pénétration des énergies renouvelables.

En outre, le commissaire a proposé d’appliquer des mesures d’efficacité et d’économie d’énergie pour réduire la consommation de gaz et de pétrole. « Ce doit être notre priorité d’utiliser moins d’énergie avant la saison de chauffage », a-t-il expliqué.

Dans une étape supplémentaire, Bruxelles a annoncé qu’elle présentera un plan coordonné de gestion de la demande, qui comprendra un guide des bonnes pratiques pour la vente de gaz l’hiver prochain et une gestion de la demande pour protéger les consommateurs, notamment industriels.

À cet égard, Simson a indiqué qu’il donnerait la priorité aux « mesures préventives » pouvant être appliquées dans d’autres États membres « pour libérer du gaz dans une situation de pré-urgence », bien qu’il ait indiqué que Bruxelles étudierait « d’autres outils supplémentaires ».

En outre, la Commission européenne a demandé aux États membres de mettre à jour leurs plans d’urgence et d’établir des accords de solidarité et a rappelé les efforts mis en place pour la diversification de l’approvisionnement, qui ne devrait pas impliquer de concurrence entre États membres.

Le commissaire à l’énergie a mentionné parmi les mesures du plan d’action « assurer » et « contrôler » le flux d’approvisionnement pendant les mois d’été par le biais du groupe de coordination du gaz.

Simson a déclaré que le flux de gaz vers l’Europe s’était « détérioré » ces derniers mois et a rappelé que la compagnie gazière d’État russe, Gazprom, avait coupé l’approvisionnement de plusieurs États membres que le Kremlin n’approvisionnait plus.

En outre, Gazprom a annoncé qu’elle effectuerait des travaux de maintenance sur Nord Stream 1, entre le 11 et le 23 juillet, a indiqué le commissaire à l’énergie, une décision avec laquelle elle tenterait de réduire le flux vers le marché européen. « Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, nous savons qu’une rupture d’approvisionnement est possible », a ajouté Simson.

« Aujourd’hui, les importations de gaz en provenance de Russie représentent la moitié de ce qu’elles étaient il y a un an », a expliqué la commissaire à l’énergie qui a affirmé qu’avec cette stratégie, elle tentait de créer « l’incertitude » et de « déstabiliser le marché européen » ainsi que d' »empêcher le remplissage du réservoir de gaz magasins.

En tout cas, Simson a fait valoir que les risques pour la sécurité d’approvisionnement européenne « ne sont pas immédiats » et que le système a bien encaissé les coups puisque, malgré cette situation, les installations de stockage de gaz sont à 50% de leur capacité, ce qui signifie « plus que la moyenne de l’histoire ».