Borrell défend la permanence du Nicaragua dans l’accord UE-Amérique centrale pour ne pas faire souffrir son peuple

MADRID, 13 juin (EUROPA PRESS) –

Le haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a défendu ce mardi la permanence du Nicaragua dans l’accord d’association entre l’UE et l’Amérique centrale, car sa suspension impliquerait de nuire à la population nicaraguayenne qui subit les conséquences du « régime  » de Daniel Ortega et Rosario Murillo.

« Certains d’entre vous ont demandé que l’application de l’accord d’association soit suspendue (…) Cela n’a pas été jugé approprié, car cela ne ferait qu’apporter davantage de souffrances à la population nicaraguayenne », a déclaré Borrell lors d’une session tenue à Strasbourg, également précisant que seule la partie commerciale de l’accord est remplie.

De même, il a également affirmé que la suspension de l’accord impliquerait « une double peine pour un peuple qui souffre déjà suffisamment pour soutenir son régime ». Borrell a ainsi réitéré que les plus vulnérables, comme les femmes, les enfants ou les indigènes, « ne devraient pas souffrir deux fois ».

« Je veux saisir cette occasion pour vous assurer que l’Union européenne, depuis le début de la crise politico-sociale en avril 2018, n’a pas apporté de soutien aux autorités nicaraguayennes ni acheminé des fonds directement vers le gouvernement », a-t-il déclaré.

L’Union européenne a condamné en avril la « répression systématique » que le gouvernement de Daniel Ortega continue d’exercer au Nicaragua à l’occasion du « triste » anniversaire du début des manifestations de 2018, qui a marqué un tournant dans la mobilisation contre le pouvoir et déclenché une vague d’arrestations

Les manifestations de 2018 ont duré jusqu’en septembre et ont entraîné une escalade de la répression qui s’est soldée les années suivantes par plus de 200 arrestations de personnes contraires à la thèse du gouvernement. L’ONU estime que, depuis décembre 2018, plus de 3 100 organisations ont été fermées.