La Commission européenne a annoncé ce lundi le début d'enquêtes formelles contre Apple, Alphabet et Meta pour d'éventuelles violations de la nouvelle loi européenne sur les marchés numériques qui impose les règles les plus strictes aux géants de la technologie pour éviter les abus de concurrence et les pratiques monopolistiques ; un nouveau cadre que l’Union européenne applique depuis seulement deux semaines aux grandes entreprises technologiques.
L'exécutif communautaire, qui, selon le nouveau cadre réglementaire, pourra imposer aux contrevenants des amendes pouvant aller jusqu'à 10 % de leur chiffre d'affaires global en cas de première infraction et jusqu'à 20 % en cas de récidive, dispose désormais d'un délai de douze mois pour prendre une décision.
La vice-présidente communautaire chargée de la Concurrence, Margrethe Vestager, a prévenu lors d'une conférence de presse à Bruxelles que les cas annoncés ce lundi « ne signifient pas que la Commission approuve les autres pratiques d'autres plateformes dont les enquêtes sont en cours ou n'ont pas encore été ouvertes ». « .
Depuis le 7 mars dernier, les services communautaires imposent le contrôle le plus strict sur six grandes plateformes – Apple, Alphabet (Google), Amazon, Meta (Facebook et Instagram) et Microsoft et ByteDance (TikTok) – désignées « gardiens d'accès » au réseau en raison à son poids sur le marché numérique.
Outre l'ouverture de ces procédures de sanctions contre Apple, Alphabet et Meta, Bruxelles a également annoncé lancer la phase d'examen préliminaire de deux autres dossiers, l'un qui touche Apple et l'autre Amazon, dans le cas de ce dernier, pour préciser si elle accorde un traitement préférentiel à ses produits sur sa plateforme de vente.
L'Organisation européenne des consommateurs (BEUC) a salué la mesure prise par Bruxelles car, selon elle, « c'est un signe clair que la Commission est sérieuse dans l'application de la loi » face aux « inquiétudes ». que les grandes plateformes ne prennent pas toutes les mesures requises par les nouvelles règles européennes.
Selon le commissaire chargé des Télécommunications, Thierry Breton, lors d'une conférence de presse avec Vestager, les services communautaires testent en contact étroit avec les grandes plateformes « depuis des mois » pour « les aider à s'adapter » aux nouvelles exigences que l'UE a imposées. depuis le 7 mars.
Le libéral français affirme que grâce à cette initiative, « plus de changements ont été observés dans les grandes entreprises technologiques en 18 mois qu'en une décennie », mais il a également prévenu que Bruxelles n'est pas sûr que « les solutions proposées par Alphabet, Apple et Meta respectent ses obligations » de garantir un espace numérique « juste et ouvert » aux citoyens et aux entreprises européens et a prévu de « lourdes amendes » pour ceux qui persisteraient à ne pas s'y conformer.
Plus précisément, la Commission examine si Apple et Alphabet respectent l'obligation qu'ont désormais les « gatekeepers » de permettre aux développeurs d'applications de « diriger » gratuitement les consommateurs vers des offres en dehors des propres magasins d'applications des plateformes.
Dans le cadre d'une autre procédure, Bruxelles enquête également sur Alphabet pour déterminer si elle utilise les résultats de recherche via Google, dont elle est propriétaire, pour promouvoir une « auto-préférence » pour ses propres services de recherche tels que « Google Shopping », « Google Flights ». « Google Hotels » contre d'autres concurrents.
Une autre affaire est dirigée contre Apple pour vérifier si elle respecte l'obligation de permettre aux utilisateurs finaux de désinstaller facilement les applications logicielles trouvées sur iOS, ainsi que de modifier facilement les paramètres par défaut et d'afficher des options alternatives aux navigateurs ou moteurs de recherche qu'ils trouvent par défaut. sur leurs iPhones.
Enfin, Bruxelles a un autre dossier contre Meta pour examiner une nouvelle politique par laquelle elle demande aux utilisateurs de choisir entre payer pour utiliser ses services ou donner leur consentement pour que leurs données personnelles soient partagées avec d'autres plateformes de l'entreprise, comme Facebook et Instagram. utilisation dans la publicité ciblée.