Von der Leyen prévient qu’il existe des « instruments » contre les gouvernements qui s’éloignent de la « bonne direction »

BRUXELLES, le 23 sept. (EUROPA PRESS) –

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a tendu la main à « tout gouvernement démocratique » qui veut travailler avec Bruxelles, alors qu’elle a prévenu, interrogée sur les prochaines élections en Italie, que l’UE avait aussi des « instruments » pour répondre aux pays qui, comme la Hongrie et la Pologne, s’éloignent de la « bonne direction ».

« La démocratie est un processus de travail constant, elle ne peut pas être tenue pour acquise, elle n’est pas sûre. Il ne s’agit pas de la mettre dans une boîte et de la conserver. C’est une question de savoir comment les gens défendent la démocratie », a expliqué Von der. a-t-elle lu dans un colloque organisé à l’université de Princeton (Etats-Unis), lorsqu’on lui a demandé si elle était préoccupée par les liens avec le régime de Vladimir Poutine de certains candidats aux élections en Italie.

L’ancien ministre allemand a évité une réponse directe en attendant de connaître les résultats des élections qui auront lieu ce dimanche, mais a rappelé les cas polonais et hongrois pour souligner que l’Union européenne dispose d’outils pour répondre aux dérives antidémocratiques.

« Nous verrons quels seront les résultats (…). Ma position est que nous travaillerons avec tout gouvernement démocratique qui est disposé à travailler avec nous », a ajouté le chef de l’exécutif communautaire, pour préciser plus tard que « si les choses vont dans une direction difficile – nous avons déjà parlé de la Pologne et de la Hongrie – nous avons des instruments ».

Il s’est également penché sur le fonctionnement du Conseil européen dans lequel chaque Etat membre « comprend que son avenir et son bien-être dépendent aussi de celui des 26 autres ».

La Hongrie et la Pologne font en effet l’objet de procédures distinctes au titre de l’article 7 des traités en raison de la menace systémique que les réformes de leurs gouvernements respectifs font peser sur l’État de droit dans l’UE et, il y a à peine une semaine, Bruxelles a également proposé de geler certaines 7,5 milliards d’euros prévus pour la Hongrie pour échec dans la lutte contre la corruption et la fraude.

BRUXELLES AFFIRME QUE VON DER LEYEN N’A PAS PARLÉ D’ÉLECTIONS

Le porte-parole en chef de von der Leyen, Éric Mamer, a voulu nuancer quelques heures plus tard les propos du chef de l’exécutif communautaire interrogé à ce sujet à Bruxelles et a défendu qu’il ne s’agissait pas d’une tentative d’ingérence dans les élections italiennes.

« Je pense qu’il est absolument clair que la présidente n’a pas fait référence aux élections italiennes lorsqu’elle a parlé d’instruments et a évoqué des procédures en cours dans d’autres pays », a expliqué Mamer, qui a également insisté sur le rôle de l’exécutif communautaire en tant que gardien de la Traités.

Mamer a également souligné que Von der Leyen avait déclaré « expressément » que la Commission travaillera « avec tout gouvernement qui sortira des élections et qui est disposé à travailler avec la Commission.

Interrogé sur les dernières déclarations controversées du leader de Forza Italia, Silvio Berlusconi, dans lesquelles il excusait Poutine d’avoir été « poussé » à lancer l’opération contre l’Ukraine pour remplacer le Premier ministre par un « gouvernement de bonnes gens », Mamer a évité de prendre une position et a réglé la question avec un laconique « sans commentaire ».