BRUXELLES, 28 octobre (EUROPA PRESS) –
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a insisté ce mardi sur l'utilisation des liquidités des avoirs russes gelés pour un prêt pour maintenir l'Ukraine dans la bataille, assurant que la proposition de l'exécutif européen est « solide », même si certains doutes techniques concernant les dirigeants de l'UE restent à résoudre.
Lors d'une conférence de presse depuis la Suède, où elle participe au Conseil nordique, la présidente de la communauté a indiqué que les services communautaires analysent la liquidité des avoirs russes gelés en Europe, encadrant leur proposition sur l'utilisation des avoirs immobilisés.
« La proposition consiste à utiliser ces soldes pour accorder un prêt à l'Ukraine. L'Ukraine devra le restituer si la Russie paie les réparations », a réitéré le chef de l'exécutif européen. « Il s'agit d'une proposition juridiquement solide et non triviale », a conclu Von der Leyen, qui, après le dernier sommet des dirigeants européens, préparera une série d'options pour l'utilisation de ces actifs, compte tenu des réserves que la Belgique et d'autres États membres continuent de maintenir.
Dans le cadre de la rencontre avec les dirigeants de la Suède, de la Finlande, de la Norvège, du Danemark, de l'Islande, des Îles Féroé et d'Aland, plusieurs dirigeants scandinaves se sont prononcés en faveur de la mesure, soulignant que même si un accord n'a pas pu être conclu lors du dernier sommet européen, « un pas grand et nécessaire a été franchi pour prendre la décision », a souligné le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson.
Dans le même esprit, la dirigeante danoise, Mette Frederiksen, a indiqué qu'« il n'y a pas d'alternative » au prêt de réparation. « Nous devons trouver une solution à certains problèmes techniques qui ont été soulevés, mais c'est avant tout un choix politique », a-t-il expliqué.
Son collègue finlandais, Petteri Orpo, a appelé à conclure un accord lors du sommet des dirigeants européens en décembre, espérant que d'ici là la Commission européenne dissipera les doutes de la Belgique, un pays qui abrite la majorité des actifs russes et qui pourrait être exposé à de futures revendications russes. « Nous devons trouver une solution pour financer leur combat. Et c'est pourquoi je considère que la seule solution raisonnable est d'utiliser les avoirs russes gelés », a-t-il résumé.
DES DOUTES APRÈS LE SOMMET EUROPÉEN
Le sommet européen de la semaine dernière a confié à l'exécutif européen la base juridique du prêt de 140 milliards d'euros destiné à maintenir l'Ukraine à flot pendant les deux prochaines années, à un moment où la Russie ne cesse pas ses attaques et ne prend aucune mesure pour négocier la paix.
Quoi qu'il en soit, au sein de l'UE, des réserves persistent de la part de différents États membres quant à la légalité de la proposition, à commencer par la Belgique, qui menace d'opposer son veto à l'initiative si la Commission européenne n'offre pas de garanties suffisantes ou n'inclut pas les actifs immobilisés dans d'autres parties de l'UE.
« L'accent est mis sur les actifs immobilisés. Si d'autres options sont mises sur la table, nous devrons attendre », a déclaré la porte-parole de la communauté, Paula Pinho, lorsqu'on lui a demandé si Bruxelles donnait la priorité à l'utilisation des actifs souverains russes ou s'ouvrait à un autre scénario qui n'impliquerait pas l'utilisation de ces actifs.
Des sources européennes soulignent que le sommet a clairement montré la volonté de financer l’Ukraine, malgré des questions en suspens sur la manière de le faire. « Le travail technique se poursuivra dans les semaines à venir afin de dissiper les doutes. La Belgique n'est pas le seul pays à s'interroger sur le prêt de réparation », ont-ils soutenu, indiquant que l'utilisation des liquidités sur les avoirs gelés « reste sur la table ».
D'autres sources diplomatiques expliquent à Europa Press que le recours aux moyens russes « n'est pas exclu » après le sommet, mais qu'il est désormais temps de trouver une formule qui dissipera les doutes de la Belgique, le tout en gardant l'oeil sur la proposition préparée par les services communautaires.