Sánchez défend le renforcement des interconnexions énergétiques non seulement au sein de l’UE mais avec d’autres pays européens

Le gouvernement continuera à faire pression pour que Midcat, un projet européen, devienne une réalité malgré les déclarations de Macron

PRAGUE, le 6 oct. (De l’envoyé spécial d’EUROPA PRESS, Leyre Guijo) –

Le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a défendu la nécessité de continuer à progresser dans le renforcement des interconnexions et des infrastructures de stockage d’énergie non seulement au sein de l’UE mais aussi avec d’autres pays européens, confrontés au même problème.

Tel a été son message lors de la réunion tenue à Prague de la « Communauté politique européenne », un forum qui réunit les Vingt-sept avec des pays comme le Royaume-Uni, la Turquie, la Norvège ou l’Ukraine ainsi que les Balkans et qu’il a envisagé une « idée magnifique » qui espère qu’elle sera consolidée.

Devant les plus de 40 dirigeants présents, Sánchez a estimé qu’il était prioritaire de continuer à mener des actions d’urgence coordonnées pour contrôler le prix de l’énergie au niveau européen et a spécifiquement mentionné trois domaines tels que la limitation du prix du gaz, le renforcement de la liquidité et la centralisation l’achat de gaz au niveau européen, comme le rapporte la Moncloa.

Selon lui, « la participation des pays non membres de l’UE à ces mesures se traduirait par un plus grand bénéfice pour l’ensemble de la Communauté politique européenne ». Ce forum, a souligné le président, est une plateforme pour « s’écouter, coopérer dans les domaines qui nous touchent et favoriser notre alignement », parmi lesquels il a cité l’énergie et l’urgence climatique.

Ainsi, il a défendu la nécessité de renforcer la
interconnexions, mutualisant les infrastructures électriques et gazières en Europe, pour atteindre une plus grande souveraineté énergétique, ainsi qu’accélérer le déploiement, le stockage et l’efficacité des
renouvelables, en particulier l’hydrogène vert.

« Il est essentiel de continuer à travailler ensemble, non seulement au niveau de l’UE, mais aussi avec d’autres partenaires européens, pour répondre à l’impact de la hausse des prix de l’énergie sur nos citoyens et nos entreprises. Les coûts de l’inaction sont trop élevés », a souligné le directeur général. .

CONSEIL INFORMEL

Le président participera demain à un Conseil européen informel dont l’énergie sera à nouveau au centre des débats. En ce sens, dès son arrivée à Prague, il a souligné que la lettre envoyée la veille par la présidente de la Commission européenne, Ursula Von del Leyen, reprend « bon nombre des propositions que l’Espagne défend depuis de nombreux mois, avant même la guerre.

Ainsi, il a cité « la fixation d’un prix plafond sur tout le gaz importé par l’UE », « les achats groupés et centralisés de gaz des pays tiers », « la réforme structurelle du marché de l’électricité » et qu’« il soit étendu au l’ensemble de l’UE la réalité de « l’exception ibérique » ».

Au gouvernement, ils ne cachent pas leur satisfaction du fait que des questions qui semblaient taboues il y a un peu plus d’un an sont désormais sur la table et ils espèrent que la réunion des dirigeants de vendredi, même si elle ne se conclura pas par des résultats concrets car elle est informel, Autorisez-vous à continuer à clarifier les postures et à avancer.

Quant au débat autour de Midcat, des sources gouvernementales ont clairement indiqué que l’Espagne continuerait à faire pression pour qu’il devienne une réalité malgré le fait que le président français, Emmanuel Macron, ait une fois de plus répété que ce n’était pas nécessaire et qu’en fait c’est la France qui envoie du gaz à l’Espagne.

À Moncloa, ils insistent sur le fait que ce n’est pas le cas et ils sont convaincus que Sánchez et d’autres dirigeants tels que le chancelier allemand Olaf Scholz pourront enfin convaincre la France d’aller de l’avant avec le gazoduc. C’est un bon projet pour l’Europe et c’est l’argument que l’Espagne veut faire valoir.

TABLE RONDE ET BILATERALE

D’autre part, Sánchez a participé à une table ronde sur l’énergie, le climat et l’économie, au cours de laquelle il a profité de l’occasion pour réitérer la position espagnole et pour préciser l’engagement du gouvernement à continuer à progresser dans la décarbonation et dans son engagement envers les énergies renouvelables .

Étaient également à table la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, ainsi que les Premiers ministres du Royaume-Uni, Liz Truss ; des Pays-Bas, Mark Rutte ; de Hongrie, Viktor Orban – l’un des dirigeants européens les plus critiques à l’égard des sanctions contre la Russie – ; de Slovénie, Robert Golob ; de Malte, Robert Abela ; d’Autriche, Karl Nehammer; d’Albanie, Edi Rama, et d’Islande, Katrin Jakobsdotir.

Le président a également profité de cette nouvelle tribune pour tenir quatre rencontres bilatérales. Sánchez a de nouveau rencontré le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qu’il a rencontré il y a deux semaines lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, avec qui il a surtout parlé de l’adhésion de son pays à l’UE et du rôle de médiateur qu’il exerce concernant le conflit en Ukraine.

De même, il a également rencontré la présidente de la Moldavie, Maia Sandu, qu’il a rencontrée pour la dernière fois en juin dernier à l’occasion de sa visite dans ce pays, ainsi que le président de la Suisse, Ignazio Cassis, un pays qui il y a une volonté de renforcer les relations, notamment au niveau culturel et scientifique. Enfin, il a rencontré le Premier ministre albanais, Edi Rama.