Sabadell surveille « l’escalade » des tensions entre le Royaume-Uni et l’UE en raison du protocole d’Irlande du Nord

MADRID, 7 août (EUROPA PRESS) –

Banco Sabadell surveille l' »escalade » des tensions entre le Royaume-Uni et l’Union européenne qui s’est produite ces derniers mois face aux propositions du gouvernement de Boris Johnson d’introduire des modifications au protocole d’Irlande du Nord et aux protestations de l’UE contre ce geste unilatéral.

En témoigne son dernier rapport semestriel, qui rend compte de ses résultats obtenus entre janvier et juin 2022, et dans lequel elle détaille également les risques auxquels elle est confrontée, tant macroéconomiques que ceux inhérents à son activité bancaire. Concernant le Brexit, Sabadell précise que l’un de ses centres d’attention est les difficultés rencontrées par certains secteurs pour poursuivre leurs relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’UE, ainsi que le processus d’adaptation des entreprises aux nouveaux accords commerciaux.

C’est dans cette zone commerciale que Sabadell inscrit son suivi de la mise en œuvre du protocole d’Irlande du Nord à la lumière des tensions apparues entre le Royaume-Uni et l’UE « malgré la flexibilité qui a été introduite dans les contrôles des marchandises traversant la Grande Grande-Bretagne et Irlande du Nord ».

Ces tensions se sont « intensifiées » au cours des six derniers mois, dénotant « l’absence de solution plus stable et durable » à la frontière entre l’Irlande du Nord et l’Irlande, selon la banque.

Ce protocole est l’un des piliers essentiels de l’accord de divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Créé pour éviter une « frontière dure » entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, il nécessite la mise en place de contrôles sur le trafic de marchandises avec l’île de Grande-Bretagne, faute de quoi l’ensemble du Royaume-Uni continuerait à faire partie du marché unique.

Son entrée en vigueur est intervenue le 1er janvier 2021 et a été conçue comme une solution « stable et pérenne », selon la Commission européenne. Cependant, en juin, le gouvernement britannique – quelques semaines avant que Johnson n’annonce sa démission en tant que Premier ministre – a entamé le processus de modification du protocole, malgré les avertissements de l’UE, qui a particulièrement critiqué tout geste unilatéral de la part de Londres. .

En effet, fin juillet, la Commission européenne a annoncé l’ouverture de quatre nouvelles procédures disciplinaires contre le Royaume-Uni pour non-respect des dispositions du protocole d’Irlande du Nord.

Toujours dans le domaine commercial, Sabadell reconnaît la difficulté de discerner quels sont les impacts du Brexit et les perturbations des chaînes d’approvisionnement qui se sont produites l’année dernière, tout d’abord en raison des restrictions dues à la pandémie de Covid-19 19 et, plus tard, par l’invasion russe de l’Ukraine.

BREXIT ET SERVICES FINANCIERS

Concernant les services financiers, la banque présidée par Josep Oliu indique que le Royaume-Uni poursuit la publication de consultations sur des propositions concernant sa réglementation, « en utilisant les nouvelles libertés réglementaires que le Brexit leur offre ».

En ce sens, il indique que la commission parlementaire du Trésor a créé une sous-commission pour accélérer l’examen desdites propositions législatives afin d’utiliser ces « nouvelles libertés » pour réduire la charge bureaucratique et accélérer les processus législatifs.

Sabadell souligne également que le « goutte-à-goutte » des transferts d’activités de services financiers du Royaume-Uni vers l’UE et les États-Unis se poursuit.

Enfin, il précise qu’il n’y a pas eu de variations significatives de son exposition au Brexit par rapport à celle existant au 31 décembre 2021.

AFFAIRES AU ROYAUME-UNI

Jusqu’en juin, Sabadell a enregistré un bénéfice net de 54 millions d’euros de son activité bancaire au Royaume-Uni, où elle possède la filiale TSB, soit 39% de plus qu’au premier semestre 2021. La banque explique que cette amélioration repose, principalement, dans la croissance de la marge de base et l’enregistrement de moindres coûts.

La marge d’intérêt s’est établie à 551 millions d’euros, soit 14,3% de plus qu’en 2021, en raison de la « forte » croissance des volumes de crédits immobiliers et de l’appréciation de la livre.

Les commissions nettes ont augmenté de 14,8 % d’une année sur l’autre, principalement en raison de la hausse des commissions de service, notamment celles facturées sur les cartes.