La Commission présente aujourd’hui une Plan d’action de l’UE pour la Méditerranée occidentale et l’Atlantique routes migratoires.
Dans sa lettre au Conseil européen du 20 mars 2023, la présidente von der Leyen a réitéré le travail en cours de la Commission avec les États membres les plus concernés sur les plans d’action pour la Méditerranée occidentale et l’Atlantique également. Ce plan d’action fait également suite directement au Conseil extraordinaire « Justice et affaires intérieures » de novembre 2022. Les ministres se sont alors engagés à mettre en œuvre le plan d’action de l’UE pour la Méditerranée centrale, suivi du plan d’action de l’UE pour les Balkans occidentaux, et ont approuvé l’élaboration de plans d’action similaires pour les principales routes migratoires.
L’UE a renforcé son partenariat avec les principaux pays d’origine et de transit le long de la route, en pleine coordination avec ses États membres en tant que Team Europe. Les mesures prises par l’UE, les États membres et les partenaires internationaux ont contribué à la diminution importante des arrivées irrégulières. Néanmoins, le nombre d’arrivées irrégulières* reste soutenu. Cela appelle une vigilance continue et des réponses opérationnelles concrètes, ancrées sur l’actuelle coopération efficace.
Ce plan d’action présente 18 mesures opérationnelles ciblées structurées selon deux piliers. L’objectif est d’aider les États membres à renforcer la gestion des migrations le long de cette route, en empêchant les départs irréguliers et en sauvant des vies, tout en travaillant en étroite collaboration avec les principaux pays partenaires.
Premier pilier : Renforcer l’engagement avec les pays partenaires
Une coopération renforcée avec les pays partenaires est essentielle pour relever les défis migratoires et lutter contre la contrebande. Grâce à une approche globale de l’itinéraire, l’accent est mis sur la prévention de la migration irrégulière en luttant contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains, en renforçant la gestion des frontières. À cette fin, l’UE intensifiera ses travaux sur:
- Identifier les priorités opérationnelles à court terme et les mesures de coordination entre l’UE et les États membres pour aborder la migration avec une approche globale de l’itinéraire, dans une approche Team Europe.
- Prévenir la migration irrégulière en luttant contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains. En mettant en œuvre le Partenariat opérationnel de lutte contre la contrebande avec le Maroc, en lançant dans ce contexte un programme régional financé dans le cadre du NDICI-Global Europe, et en consolidant globalement les activités de lutte contre la contrebande avec les pays partenaires en Afrique tout au long de l’itinéraire, tout en poursuivant les efforts de lutte contre la traite des êtres humains.
- Gestion des frontières en renforçant les capacités du Maroc, de la Mauritanie, du Sénégal et de la Gambie à développer des actions ciblées empêchant les départs irréguliers et en favorisant une coopération bilatérale accrue entre Frontex et le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal.
- Retour, réadmission et réintégration en soutenant les opérations de protection et de retour volontaire en Afrique du Nord et dans les pays du Sahel, et en renforçant l’engagement en cours pour améliorer la coopération pratique en matière de réadmission et de réintégration durable des rapatriés dans leur pays d’origine.
- Protection et voies légales en favorisant la mise en œuvre efficace des mécanismes de protection dans les pays partenaires, tout en promouvant et en soutenant les voies légales de protection dans l’UE par le biais de la réinstallation, de l’admission humanitaire et des voies complémentaires.
- Migration de main-d’œuvre et partenariats de talents. L’opérationnalisation du Partenariat des Talents avec le Maroc est une priorité. La Commission évalue également actuellement la faisabilité du lancement avec le Nigeria et le Sénégal de programmes de migration légale et de mobilité.
Deuxième pilier : renforcer les mesures opérationnelles en matière de recherche et de sauvetage, les procédures de retour, ainsi qu’une solidarité volontaire plus fluide et plus rapide
Le renforcement de l’efficacité de la gestion des frontières et des retours de l’UE vers les pays partenaires est essentiel au bon fonctionnement du système de gestion des migrations. L’UE accélérera ses travaux pour:
- Frontex évaluation ciblée de la situation en Méditerranée occidentale et en Atlantiqueen étroite coopération avec les États membres.
- Coopération renforcée en matière de retours vers les pays partenaires entre les États membres de l’UE (conseils au retour, aide à l’identification et à la délivrance des documents de voyage, coordination des vols de retour, etc.), ainsi qu’à la réintégration durable des rapatriés, y compris avec le soutien du coordinateur des retours de l’UE et par le biais du réseau de haut niveau pour le retour.
- Associer la réintégration des rapatriés volontaires aux investissements des États membres et des entreprises européennes dans les pays d’origine et de transit, dans les pays d’origine et de transit, notamment lorsqu’il s’agit de favoriser la création d’emplois et le développement des compétences.
- Obtenir des réactions plus efficaces et plus rapides dans le cadre du mécanisme de solidarité volontaire, avec le soutien de la Commission et de l’Agence de l’UE pour l’asile. Comme le mécanisme poursuivra sa mise en œuvre, les États donateurs sont également encouragés à faire preuve de souplesse afin d’alléger la pression sur le système d’accueil dans les États membres de première entrée en ligne.
Prochaines étapes
La Commission présente ce plan d’action en vue du prochain Conseil « Justice et affaires intérieures » des 8 et 9 juin et du Conseil européen des 29 et 30 juin.
L’UE et les États membres devront travailler conjointement pour atteindre les objectifs fixés dans ce plan d’action et assurer sa mise en œuvre effective. L’établissement de rapports et le suivi par le biais des mécanismes existants de la Commission et du Conseil sont essentiels. Ce plan d’action complète les travaux en cours ciblant d’autres routes migratoires clés vers l’Europe et peut servir de modèle pour élaborer des plans similaires pour d’autres routes migratoires.
Arrière-plan
En 2018, les arrivées irrégulières dans l’UE via la route de la Méditerranée occidentale ont considérablement augmenté. À partir de 2019, alors que les arrivées irrégulières ont connu une diminution sur la route de la Méditerranée occidentale, elles ont connu une augmentation importante sur la route de l’Atlantique vers les îles Canaries, en particulier en 2020 et 2021 et avec une diminution considérable en 2022 (de 31 % par rapport à 2021) et en 2023 jusqu’à présent.
En ce qui concerne la solution durable à long terme pour gérer la migration, la Commission continue de travailler pour mettre en œuvre le nouveau pacte sur la migration et l’asile. Parallèlement, la Commission propose une série de mesures opérationnelles pour relever les défis actuels le long des principales routes migratoires vers l’Europe. Ce plan d’action est le troisième que la Commission propose pour soutenir les États membres, après celui sur la Méditerranée centrale et les Balkans occidentaux en 2022.
L’UE continuera à promouvoir des solutions durables et structurelles à nos défis communs en matière de migration, sur la base d’une approche globale couvrant l’ensemble de l’itinéraire, et comprenant une action renouvelée sur la dimension extérieure de la migration.