Quelles sont les possibilités de pêche ? Pourquoi la Commission propose-t-elle des possibilités de pêche dans la mer Baltique ?
Chaque année, la Commission européenne propose des possibilités de pêche pour tous les bassins maritimes de l’UE, y compris la mer Baltique. Également appelées totaux admissibles de captures (TAC), les possibilités de pêche constituent des limites de capture pour la plupart des espèces de poissons, fondées sur des avis scientifiques.
Une fois approuvés par le Conseil de l’Union européenne, les TAC sont partagés en quotas nationaux qui déterminent la quantité de poissons que chaque pays de l’UE est autorisé à capturer au cours d’une année donnée. Les quotas peuvent être échangés entre les pays de l’UE.
Quelle est la situation de la mer Baltique et comment le plan pluriannuel baltique contribue-t-il à la gestion des pêcheries de la mer Baltique ?
La mer Baltique est fragile, notamment en raison de sa faible profondeur, de ses liens limités avec l’océan et de la lenteur de la circulation de l’eau. Le Plan pluriannuel balte aborde la gestion des stocks et la mortalité par pêche due aux pêcheries. Il constitue le bon instrument pour gérer les effets de la pêche sur les stocks. Toutefois, des mesures visant à remédier à la situation écologique dans son ensemble sont nécessaires de toute urgence.
La situation actuelle est difficile pour les pêcheurs et les femmes, car les stocks commerciaux autrefois importants (morue occidentale et orientale; hareng occidental, central et de Botnie; saumon du sud de la mer Baltique et des rivières) sont également soumis à des pressions supplémentaires, notamment en raison de la perte d’habitat due à une dégradation de l’environnement, tant dans les eaux intérieures que dans la mer Baltique elle-même. Les États membres devront veiller à mettre en œuvre la législation environnementale de l’UE afin d’améliorer l’état de la mer Baltique. Une meilleure application de ces mesures est nécessaire pour améliorer la reconstitution des stocks de poissons.
Préoccupée par la situation de la mer Baltique, la Commission européenne organise la deuxième édition du Notre conférence balte à Palanga, en Lituanie, le 29 septembre 2023. Cet événement de haut niveau réunira les ministres des huit pays de l’UE riverains de la mer Baltique (Danemark, Allemagne, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Finlande et Suède). Virginiejus Sinkevicius, Le commissaire chargé de l’environnement, des océans et de la pêche, et les ministres examineront ce qui a été réalisé depuis le premier Notre conférence balte en 2020 et ce qu’il reste à faire.
Pourquoi la Commission ne propose-t-elle pas de TAC pour le cabillaud de la Baltique orientale pour 2024?
Malgré les mesures prises ces dernières années, les scientifiques estiment que l’état du stock ne s’est pas amélioré. Ils recommandent donc de maintenir l’arrêt de toutes les captures de cabillaud de la Baltique orientale pour 2024. La Commission propose donc de prolonger les mesures actuelles pour 2024, à l’exception de la dérogation accordée à certaines pêcheries de hareng à la fermeture de la reproduction du cabillaud, la Commission proposant de fermer ces pêcheries de hareng.
Concernant le TAC pour les prises accessoires inévitables, la Commission a demandé au Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) de mettre à jour ses informations à partir de 2020. La Commission mettra à jour sa proposition à la lumière des nouvelles informations du CIEM.
En 2019, des scientifiques ont découvert que le stock de cabillaud de la Baltique orientale était dans un état pire que prévu et des mesures d’urgence ont dû être prises, car ce stock de poisson se trouvait en dessous des limites biologiques de sécurité depuis plusieurs années. La Commission a donc exhorté les États membres à agir et a interdit la pêche au cabillaud dans les zones les plus concernées pour le reste de l’année.
En 2020, sur la base d’avis scientifiques, la Commission a proposé, et le Conseil a accepté, de fixer un TAC nettement inférieur, qui ne peut être utilisé que pour les captures accessoires de cabillaud. En 2021, toujours sur la base d’avis scientifiques, le TAC pour les prises accessoires inévitables a été réduit. En 2022 et 2023, les mesures sont restées inchangées.
Pourquoi la fermeture de la reproduction du cabillaud de la Baltique orientale est-elle maintenue ?
La science indique clairement que de telles fermetures peuvent avoir des avantages pour le stock, qui ne peuvent être obtenus par un seul TAC. Les scientifiques citent comme exemple d’avantages supplémentaires le fait qu’une fermeture pourrait permettre à la morue de frayer sans être dérangée et que cela pourrait conduire à une production accrue de jeunes morues. Le cabillaud de la Baltique orientale est dans un très mauvais état, en dessous du niveau limite. Le plan pluriannuel pour la mer Baltique permet de prendre des mesures exceptionnelles pour remédier le plus rapidement possible aux situations critiques.
Dans ce contexte, il convient de maintenir la fermeture couvrant toute la période de pointe du frai dans toutes les zones de frai potentielles et dans la zone principale d’où le cabillaud migre vers les frayères. Parallèlement, toute activité de pêche gênante est interdite.
Pourquoi l’interdiction de la pêche récréative du cabillaud de la Baltique orientale est-elle maintenue ?
Le cabillaud de la Baltique orientale étant dans un état extrêmement mauvais, les scientifiques ont conseillé d’arrêter toutes les captures, y compris récréatives. Cela est également cohérent avec le plan pluriannuel pour la mer Baltique, qui prévoit que lorsque la taille d’un stock est inférieure aux limites biologiques de sécurité, des mesures supplémentaires doivent être prises pour remédier à la situation le plus rapidement possible. Nous proposons donc de maintenir cette interdiction, déjà applicable depuis 2020.
Les mesures mises en place depuis 2019 donnent-elles les résultats escomptés et quelle est la stratégie de la Commission pour l’avenir ?
S’il semble que jusqu’à présent le stock n’ait pas encore répondu aux différentes mesures, deux aspects pertinents doivent être pris en compte dans le contexte actuel. Premièrement, les mesures de conservation ont besoin de temps pour produire leurs effets, en particulier lorsqu’un stock est dans un état aussi mauvais que celui du cabillaud de la Baltique orientale. Deuxièmement, il existe des facteurs plus larges liés à l’écosystème, tels que la hausse de la température de l’eau, la pollution, les maladies et l’épuisement de l’oxygène, qui affectent le stock de morue, limitant ainsi ses capacités de rétablissement.
En septembre 2020, la Commission a organisé une conférence de haut niveau au cours de laquelle les ministres responsables de l’environnement et de la pêche des États membres de la région de la mer Baltique ont signé un accord déclaration commune prendre une série de mesures pour résoudre les problèmes liés aux écosystèmes de la mer Baltique. Une conférence de suivi se tiendra le 29 septembre 2023 à Palanga, en Lituanie, pour faire le point sur les progrès réalisés et aborder d’autres questions. Enfin, la Commission a demandé aux États membres de travailler sur d’autres mesures telles que le développement d’engins pour la pêche aux poissons plats, qui pourraient réduire considérablement les captures accessoires de cabillaud.
Pourquoi la Commission ne propose-t-elle pas de TAC pour le cabillaud de la Baltique occidentale pour 2024?
L’avis du CIEM suggère de réduire les possibilités de pêche au cabillaud de la Baltique occidentale de 97 %, à 24 tonnes. La Commission propose donc de maintenir les mesures existantes pour 2024, à l’exception de la dérogation pour certaines pêcheries de hareng à la fermeture de la ponte du cabillaud, la Commission proposant de fermer ces pêcheries de hareng. En outre, la Commission propose de fermer la pêche récréative.
Concernant le niveau du TAC pour les prises accessoires inévitables, la Commission a demandé au CIEM des informations complémentaires, notamment concernant les pêcheries de poissons plats. La Commission mettra éventuellement à jour sa proposition.
Pourquoi la Commission propose-t-elle de fermer la pêche récréative du cabillaud de la Baltique occidentale?
En 2022, la pêche récréative était limitée à une limite de prise d’une morue par pêcheur et par jour. Le CIEM estime que les captures récréatives en 2022 se sont élevées à 288 tonnes, ce qui représente environ 70 % du total des captures commerciales et récréatives. L’avis du CIEM porte sur un total de 24 tonnes en 2024. Pour cette raison, il n’est pas possible de maintenir une pêche récréative au cabillaud de la Baltique occidentale.
Pourquoi la Commission propose-t-elle de fermer la pêche ciblée au hareng occidental?
Comme au cours des cinq années précédentes, le CIEM conseille d’arrêter toute pêche afin que le stock de hareng occidental, très épuisé, puisse se reconstituer. Dans de telles situations, le plan pluriannuel baltique indique que des mesures doivent être prises pour garantir le retour rapide du stock à des niveaux durables. En outre, le niveau du TAC doit garantir que la biomasse ne tombera pas en dessous des niveaux minimaux.
La Commission propose donc de fermer toutes les pêcheries ciblées, y compris la pêche côtière artisanale. Concernant le niveau du TAC pour les prises accessoires inévitables, la Commission a demandé des informations supplémentaires au CIEM. La Commission mettra à jour sa proposition après avoir pris en considération les dernières données scientifiques.
Comment la Commission compte-t-elle contribuer à la reconstitution du hareng de la Baltique occidentale?
Le CIEM recommande depuis plusieurs années déjà l’arrêt de la pêcherie occidentale du hareng. L’UE a donc considérablement réduit les quotas dans la mer Baltique ces dernières années. Cependant, la difficulté réside dans le fait que le hareng occidental n’est pas seulement présent dans la mer Baltique : il migre également vers le Skagerrak et l’est de la mer du Nord. La plupart des captures sont désormais réalisées dans ces zones.
Pour 2024, le CIEM estime que seulement 10 % seront capturés dans la mer Baltique, tandis que 90 % le seront dans le Skagerrak et la mer du Nord. Cela signifie que les captures dans le Skagerrak et dans la mer du Nord doivent également diminuer considérablement pour que le stock se reconstitue. Toutefois, les pêcheries dans ces zones sont gérées conjointement avec la Norvège et le Royaume-Uni. C’est pourquoi la Commission discutera avec la Norvège et le Royaume-Uni de la nécessité de maintenir la pression de pêche dans le Skagerrak à un faible niveau et d’éviter ainsi un impact négatif sur le hareng de la Baltique occidentale.
Pourquoi la Commission ne propose-t-elle pas de fermer les pêcheries ciblées de hareng en Botnie et dans la Baltique centrale?
La biomasse du stock de hareng de Botnie est tombée en dessous des niveaux sains, probablement en raison du faible recrutement de ces dernières années et du fait que les harengs plus âgés sont devenus plus petits. Pour le hareng de la Baltique centrale, les scientifiques ont procédé cette année à une évaluation approfondie afin d’en savoir plus sur tous les facteurs affectant ce stock. Le résultat est que l’on estime que le stock se situe autour ou en dessous des limites biologiques de sécurité depuis le début des années 1990.
Pour les deux stocks, le CIEM estime que la biomasse ne retrouvera pas des niveaux sains avant 2025 et qu’il existe un risque que les deux stocks chutent ou restent respectivement en dessous des limites biologiques de sécurité avec une probabilité de plus de 5 %. La Commission propose donc de fermer les pêcheries ciblées. Concernant le niveau du TAC pour les prises accessoires inévitables, la Commission a demandé des informations supplémentaires au CIEM. La Commission mettra éventuellement à jour sa proposition.
Pourquoi la Commission propose-t-elle de réduire de 20 % le TAC de hareng de Riga ?
Certains harengs du centre de la Baltique migrent vers le golfe de Riga et le CIEM suggère d’ajouter ce hareng au TAC de hareng de Riga. Bien que cela ait toujours été fait dans le passé, la Commission propose cette année de ne pas les ajouter car cela serait incompatible avec sa proposition de fermer la pêcherie ciblée de hareng de la Baltique centrale.
L’avis de capture du CIEM pour le hareng de Riga est de -23 %. Ce stock étant sain, la Commission propose d’utiliser la flexibilité offerte par le plan pluriannuel baltique pour limiter la diminution à -20 %.
Pourquoi la Commission ne propose-t-elle pas de TAC pour la plie et le sprat ?
La plie et le sprat sont capturés dans des pêcheries mixtes avec d’autres espèces que la Commission propose de fermer – plie avec cabillaud et sprat avec hareng, principalement le hareng de la Baltique centrale. Les prises accessoires de morue et de hareng devraient être maintenues aussi faibles que possible. La Commission a donc demandé au CIEM des informations supplémentaires sur les prises accessoires inévitables. La Commission mettra éventuellement à jour sa proposition.
Pourquoi la Commission propose-t-elle de diminuer les captures de saumon du bassin principal?
Les différentes populations de saumon du bassin principal se trouvent depuis longtemps dans des conditions différentes. Certaines populations sont en bonne santé, mais d’autres sont faibles. En 2020, le CIEM a indiqué que le maintien de la pêche mixte existante dans l’ensemble du bassin principal nuirait à la capacité d’atteindre des niveaux sains pour toutes les populations de saumon. En 2021, le CIEM a conseillé de fermer toutes les pêcheries commerciales et récréatives de saumon dans le bassin principal. Elle estime toutefois qu’il serait toujours possible de maintenir une pêcherie ciblée du saumon pendant l’été dans les eaux côtières du golfe de Botnie et de la mer d’Åland. Le Conseil a décidé de suivre cette approche. Cette année, le CIEM considère que la pêche ciblée ne peut se poursuivre que dans la baie de Botnie et que les captures doivent être réduites. La Commission propose de