MADRID, 3 novembre (EUROPA PRESS) –
Des représentants de 150 organisations environnementales, agricoles, scientifiques, de consommateurs et alimentaires se sont réunis ce vendredi devant le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation pour remettre une lettre dans laquelle ils exigent que le gouvernement vote contre le renouvellement de l’autorisation du glyphosate pour dix ans. dans l’Union européenne et qui soutient une réglementation ambitieuse sur l’utilisation durable des produits phytosanitaires.
Les organisations ont ainsi remis la lettre signée au ministre par intérim de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, Luis Planas, accompagnée du manifeste « Le fléau des pesticides », qui contient un décalogue de propositions concrètes pour promouvoir une transition équitable vers une agriculture écologique.
En effet, le 16 novembre, la Commission européenne (CE) votera l’interdiction définitive du glyphosate ou son renouvellement pour dix ans supplémentaires. De même, entre le 20 et le 23 du même mois, le Parlement européen et le Conseil détermineront leur soutien au règlement sur l’utilisation durable des produits phytosanitaires proposé par la CE et les conditions qu’il imposera.
Si la proposition actuelle aboutit, les États membres devront réduire l’utilisation de produits phytosanitaires de 50 pour cent d’ici 2030, même si les entités préviennent que le texte pourrait manquer d’ambition ou même être rejeté.
Le porte-parole des 150 organisations, Koldo Hernández, a reproché à Planas et au directeur général de la santé de la production agricole, Valentín Almanza, d’avoir choisi de continuer à utiliser des pesticides car il assure que « il est parfaitement connu qu’ils nuisent à l’environnement et à la santé humaine ». , suite à l’avis du ministère de la Transition écologique et du Défi démographique (MITECO) selon lequel un tiers des eaux espagnoles « sont à haut risque de contamination par le glyphosate ».
De même, les signataires demandent à Planas de faire preuve de cohérence dans ses propres déclarations, après avoir déclaré que « la production biologique est essentielle pour faire face au défi du changement climatique ». Ainsi, Hernández a expliqué dans des déclarations aux médias devant le siège de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, qu’en 2011, 7 millions de kilos de glyphosate ont été consommés en Espagne et qu’en 2021, ce chiffre est passé à 13 millions, c’est pourquoi, selon le porte-parole, « Le glyphosate est un exemple de politique espagnole qui doit être complètement modifiée. »
« Cela va à l’encontre de toute la législation actuelle de l’Union européenne et de l’Espagne, qui dit toujours que l’objectif est une réduction, alors qu’en Espagne la réduction représente une augmentation de près de 100% du deuxième pesticide le plus utilisé en Espagne », a-t-il ajouté.
En revanche, ce n’est pas la première fois que le renouvellement du glyphosate dans l’UE sera voté, puisqu’en 2017 il a été renouvelé pour 5 ans au lieu de 15 faute d’accord total entre tous les États membres.
Actuellement, la proposition de renouvellement est pour une période de 10 ans et le premier vote, qui a eu lieu il y a deux semaines, n’a pas atteint la majorité absolue car l’Allemagne et la France se sont abstenues. « L’Espagne, comme toujours, a soutenu le glyphosate », a souligné Hernández.
Enfin, le porte-parole a salué les « politiques toujours courageuses » du gouvernement actuel en faveur de l’environnement, auquel il a demandé « d’incorporer également d’autres politiques visant à réduire les substances toxiques, notamment dans l’agriculture ».