« Nous ne balayerons rien sous le tapis »

Les socialistes européens comparaîtront en partie concernée dans l’affaire pour corruption présumée d’eurodéputés de leur groupe

BRUXELLES, 12 déc. (EUROPA PRESS) –

La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a annoncé ce lundi une enquête interne pour examiner tous les faits en rapport avec l’institution et a assuré qu' »il n’y aura pas d’impunité » pour ceux qui ont des responsabilités dans le complot de corruption découvert en Belgique par le versement présumé de pots-de-vin aux députés et au personnel du Parlement européen par le Qatar.

« Nous n’allons rien balayer sous le tapis », a déclaré Metsola dans un long discours à l’ouverture de la session plénière à Strasbourg (France) pour censurer fermement la corruption, regrettant que ce qu’il considère comme une « attaque » contre l’institution et le démocratie de ceux qui essaient d’acheter des faveurs et préviennent que le Parlement « sera toujours du côté de la loi ».

La politicienne maltaise a déclaré qu’ils avaient été « les jours les plus longs de sa vie » et a exprimé à la fois sa « fureur » et sa « rage et tristesse » pour les faits enquêtés, tout en confirmant qu’elle a collaboré avec les autorités belges dans le enquête et qu’au cours du week-end, il a assisté à l’un des raids.

Le parquet fédéral belge a confirmé peu après que l’enquête pour corruption, blanchiment d’argent et organisation de malfaiteurs était ouverte « plus de quatre mois » avant d’agir vendredi dernier, alors qu’une vingtaine de perquisitions ont été menées, des bureaux ont été mis sous scellés au siège à Bruxelles. de l’Eurocámara que ce lundi six personnes ont été enregistrées et arrêtées, dont quatre restent privées de liberté et mercredi elles témoigneront devant le juge.

Parmi les prévenus figure l’eurodéputée grecque Eva Kaili, qui occupe l’une des quatorze vice-présidences du Parlement européen et chez qui quelque 600 000 euros ont été retrouvés lors des perquisitions. Dans deux autres actions, les autorités belges ont saisi « plusieurs centaines de milliers d’euros » dans une valise dans une chambre d’hôtel et encore 150.000 euros au domicile d’un autre député européen.

Dans ce contexte, Metsola a démis Kaili de ses fonctions et tâches de représentation en tant que vice-présidente au cours du week-end, même si ce sera la session plénière du Parlement européen qui devra décider de sa révocation en tant que vice-présidente, si elle est confirmée tôt mardi par le Conférence des présidents (CoP) qui réunit les dirigeants de tous les groupes.

« Je sais que ce n’est pas la fin du chemin, nous allons continuer à aider aux enquêtes aussi longtemps que nécessaire », s’est défendu Metsola, qui a également demandé au groupe d’eurodéputés de ne pas chercher à tirer un profit politique de la situation.

« Je veux être clair sur les accusations, nous ne parlons pas de gauche ou de droite, ni du nord ou du sud. Il s’agit de ce qui est bien et de ce qui est mal et je vous exhorte à résister à la tentation d’exploiter ce moment à des fins politiques. Ne minimisons pas la menace à laquelle nous sommes confrontés », a-t-il souligné.

Au cours du débat qui s’est poursuivi, les dirigeants des partis politiques ont pris la parole pour dénoncer les cas de corruption enquêtés, avertir que cette situation nuit à la démocratie et défendre l’honnêteté de la majorité des députés européens.

La présidente des Socialistes et Démocrates (S&D), Iratxe García, à la famille politique de laquelle appartiennent les députés européens détenus et la plupart des participants interrogés, a avoué que c’était « un jour très triste pour l’Europe mais aussi pour les sociaux-démocrates ».

Pour cette raison, a annoncé García, le groupe de socialistes européens a décidé de « comparaître en tant que partie lésée » dans l’affaire dont le procès judiciaire commence en Belgique pour le complot de corruption présumé mené par le Qatar.

Entre-temps, le ministère qatari des Affaires étrangères a réagi ce week-end aux accusations, assurant dans un communiqué que tout lien avec le complot avec le gouvernement qatari est « infondé » et « grave désinformation ».