Michel exhorte la Macédoine à ne pas rater l’occasion de faire avancer l’adhésion à l’UE

BRUXELLES, le 5 juillet (EUROPE PRESS) –

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a assuré ce mardi en Macédoine du Nord que le pays ne pouvait pas manquer l’occasion d’avancer dans l’adhésion à l’Union européenne, les exhortant à accepter la proposition française, qui appelle à des changements constitutionnels, pour entamer l’adhésion négociations avec le bloc européen.

Après que la France a mis sur la table une proposition de compromis acceptée par la Bulgarie pour débloquer l’ouverture des négociations en Macédoine et en Albanie, Michel a exhorté lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre, Dimitar Kovacevski, à prendre des décisions pour débloquer son chemin vers l’UE.

« La décision vous appartient. C’est un choix souverain, mais permettez-moi de le dire honnêtement, cette opportunité est trop importante pour être ratée. Nous n’avons jamais été aussi proches », a déclaré l’ancien Premier ministre belge en voyage dans le pays des Balkans dans un signe de soutien pour avancer sur sa voie européenne.

« Les Macédoniens ont l’occasion historique de dire oui : oui au début des négociations, oui à l’UE, oui pour nos enfants. Votre pays peut être à nouveau à la pointe de l’intégration européenne », a-t-il déclaré.

Après plus de deux ans de blocus par Sofia, qui allègue des différences culturelles et linguistiques avec Skopje, Michel a insisté pour que la proposition française instaure une reconnaissance de la langue macédonienne, qui sera respectée et toute législation traduite lors de son entrée dans l’UE, et sur les questions d’identité, il s’est personnellement engagé à soutenir la Macédoine à cet égard.

Concernant les réformes constitutionnelles visant à reconnaître la minorité bulgare dans le pays, le président du Conseil européen a fait valoir que le pays a un excellent bilan en la matière et que s’il aborde les changements constitutionnels « automatiquement », il débloquera la convocation d’une deuxième conférence intergouvernementale et achever l’ouverture des négociations.

FORMULE FRANÇAISE

L’initiative française conditionne le début des négociations officielles à ce changement, donc si le gouvernement macédonien donne son feu vert, il y aurait un premier coup d’envoi aux négociations et Skopje mènerait le processus de filtrage avec la Commission européenne. Ce processus permet aux candidats de se familiariser avec l’acquis communautaire et d’indiquer ensuite leur niveau d’alignement sur le droit de l’UE et d’esquisser des plans pour un alignement ultérieur, un processus que la Macédoine entamerait alors qu’elle traite des changements constitutionnels.

Le président français Emmanuel Macron a présenté la semaine dernière une « solution de compromis » à la Bulgarie pour débloquer l’ouverture des négociations d’adhésion de la Macédoine du Nord à l’Union européenne, espérant que les autorités macédoniennes l’accepteront et avanceront ainsi dans la voie communautaire de Macédoine et Albanie.

À la suite de négociations après le sommet des dirigeants européens au cours duquel Sofia a finalement levé son veto sur le pays voisin, par un vote parlementaire, la France a mis sur la table une proposition de « compromis » qui, selon Paris, « répond aux sensibilités des les deux parties et respecte pleinement leurs mandats ».

Désormais, toute la pression est exercée sur Skopje pour qu’il accepte la formule française et résolve ainsi les différends avec la Bulgarie, qui invoque des différences historiques, culturelles et linguistiques avec le pays voisin pour bloquer l’ouverture des négociations, malgré le fait que l’Albanie et la Macédoine ont reçu le feu vert des Vingt-Sept pour franchir cette étape en mars 2020.