L’UP demande au TC que la justice européenne se prononce sur le « manque d’impartialité » de deux magistrats après appel du PP

MADRID, 19 déc. (EUROPA PRESS) –

Unidas Podemos a enregistré ce dimanche une lettre devant la Cour constitutionnelle (TC) pour que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) décide si deux magistrats de l’organe judiciaire, Pedro José González-Trevijano et Antonio Narváez Rodríguez, devraient s’abstenir automatiquement pour « manque d’impartialité » devant le recours d’amparo déposé par le Parti populaire vendredi dernier pour arrêter le traitement parlementaire de la réforme du TC lui-même et d’autres amendements inclus dans le projet de loi.

Avec cela, le groupe parlementaire veut savoir si « l’abstention qui est prescrite dans la norme nationale (article 217 LOPJ) pour les juges et les magistrats lorsqu’il existe une cause d’abstention, légalement établie, doit être automatique ou non », entre autres raisons « afin de ne pas entrer en conflit avec les dispositions établies à l’article 47 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne », précise l’UP dans un communiqué.

Le groupe parlementaire a d’ores et déjà demandé aux deux magistrats de se retirer de la participation à « l’absence de décision » liée aux « manœuvres de droite visant à torpiller le traitement parlementaire normal » de la proposition de loi organique également convenue avec ERC dont les amendements ont été approuvés par le Congrès jeudi et le Sénat votera mardi.

La lettre est signée par Jaume Asens, président du groupe parlementaire ; Txema Guijarro, en tant que secrétaire général, ainsi que Pablo Echenique et Enrique Santiago en leur qualité de porte-parole du groupe.

Parmi les questions préalables qu’ils entendent transférer à la justice européenne figure également celle de savoir si le « manquement » au devoir d’abstention précité par les magistrats mis en cause « place la procédure affectée dans une voie de nullité des poursuites » conformément à l’article 47 du la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

Unidas Podemos a également demandé à la Cour constitutionnelle de demander à l’autorité judiciaire européenne s’il faut comprendre que « l’intérêt direct ou indirect dans le procès ou la cause » se produit également lorsque le résultat du procès implique « la promulgation ou non d’un nouveau règlement qui affecte directement les intérêts personnels, économiques et professionnels du juge ou du magistrat appelé à trancher, même lorsque cette affectation ne se produit pas automatiquement mais plutôt comme une conséquence de ce qui va être réglé ».

AMPARO « PRÉMATURÉ »

Le groupe United We Can a indiqué que le PP « la seule chose » qu’il entend avec son action devant le TC est que le traitement d’une réforme juridique qui « affecte directement, personnellement et professionnellement certains membres de la Cour constitutionnelle » soit suspendu.

De même, il a fait valoir que le recours d’amparo présenté par les « populaires » est « clairement prématuré » pour n’avoir pas épuisé la voie parlementaire précédente, ce qui implique « qu’il soit purement et simplement irrecevable ».

De plus, Unidas Podemos a insisté sur le fait que la pétition initiale faisait référence à un vote au Congrès qui a déjà eu lieu la semaine dernière, ce qui signifie que le but de ladite suspension demandée est perdu, ce qui doit être irrecevable.

Le Parti socialiste a également présenté ce dimanche devant le TC deux recours dans lesquels il a adhéré aux contestations présentées par son partenaire gouvernemental contre ces deux magistrats.