MADRID, 9 déc. (EUROPA PRESS) –
L’Union européenne a condamné ce jeudi l’exécution d’un homme de 23 ans en Iran après avoir été condamné en lien avec les manifestations qui se déroulent dans le pays depuis la mort en garde à vue de la jeune femme kurde Mahsa Amini.
La représentation diplomatique de l’UE a exhorté les autorités iraniennes à s’abstenir d’appliquer la peine de mort, tout en réitérant son opposition à cette mesure, appelant à une « politique cohérente vers l’abolition totale ».
« L’UE demande à l’Iran de respecter strictement ses obligations inscrites dans le pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel l’Iran est partie. Les droits fondamentaux, y compris les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, doivent être respectés dans tous les circonstances », lit-on dans un communiqué du Service européen pour l’action extérieure.
Ainsi, les institutions européennes ont critiqué l’utilisation de la peine de mort par le gouvernement de Téhéran, ainsi que l’utilisation d’aveux forcés « comme base pour déterminer les faits des crimes allégués.
« Il est impératif que les autorités iraniennes respectent le droit à une procédure régulière des accusés et veillent à ce que les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement ne soient soumises à aucune forme de mauvais traitement », poursuit la lettre.
Le principal porte-parole de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Pedro Stano, a déclaré que la peine de mort n’a pas d’effet dissuasif sur la criminalité. « C’est une peine définitive qui rend possibles les erreurs judiciaires irréversibles », a-t-il affirmé après avoir souligné qu’elle est « cruelle et inhumaine » et représente « un déni inacceptable de la dignité et de l’intégrité humaines ».
Les Nations unies et le gouvernement français ont été parmi les premiers à réagir à l’exécution, la condamnant « fermement » et mettant en garde contre les craintes sur le sort d’autres manifestants condamnés à mort en Iran.
L’Iran a annoncé jeudi matin qu’il avait exécuté le premier prisonnier officiellement reconnu coupable d’un crime présumé découlant des manifestations.
Le prisonnier, identifié par les Nations Unies comme étant Mohsen Shekari, a été reconnu coupable d’avoir blessé « intentionnellement » un agent de sécurité avec un long couteau et d’avoir bloqué une rue de la capitale, a rapporté l’agence de presse semi-officielle Tasnim.