BRUXELLES, 20 janv. (EUROPA PRESS) –
L’Union européenne considère que la situation politique au Venezuela est « totalement différente » avec des changements importants ces derniers mois dans la sphère nationale, avec le limogeage du président « en charge » Juan Guaidó, et régionale avec le rétablissement des relations avec la Colombie et le Brésil , et c’est pourquoi il aspire à changer de position vis-à-vis de Caracas.
C’est ce qu’a déclaré un haut responsable de l’UE avant la réunion des ministres des affaires étrangères du bloc lundi prochain, au cours de laquelle le haut représentant de l’UE, Josep Borrell, mettra sur la table la situation au Venezuela et son intention d’adapter la politique européenne au nouveau réalité du pays sud-américain.
« La situation est totalement différente, je ne sais pas si l’UE va adapter sa politique, mais le haut représentant y réfléchira, que faites-vous lorsque les circonstances changent ? », a expliqué le haut fonctionnaire.
Des sources diplomatiques expliquent que parmi les outils que l’UE gère, il y a la relance du groupe de contact avec le Venezuela pour reprendre les relations avec Caracas et tenter d’influencer une solution démocratique à la crise.
LE RÉGIME DE MADURO, MOINS ISOLÉ
L’analyse de la diplomatie européenne souligne que les six derniers mois ont vu des changements profonds, comme le rétablissement des relations avec la Colombie et le Brésil après l’arrivée des gouvernements progressistes de Gustavo Petro et Luiz Inacio Lula da Silva. « Le régime de Nicolás Maduro est moins isolé qu’il y a quelques années », conclut le haut responsable européen.
A cela s’ajoutent les changements internes de l’opposition vénézuélienne, avec le limogeage de Juan Guaidó comme président « en charge » et la nouvelle phase de réorganisation de l’opposition à Maduro. Les mouvements diplomatiques des États-Unis ou de l’Espagne et du Portugal, qui ont rétabli leurs ambassadeurs à Caracas, pèsent également lourd.
Dans ce même contexte, l’UE surveille de près l’évolution des pourparlers au Mexique entre le gouvernement et l’opposition, et Borrell lui-même a laissé entendre que si des progrès sont réalisés dans le dialogue sur la tenue d’élections démocratiques, libres et équitables au Venezuela, ils pourraient prendre mesures pour alléger les sanctions.
« Nous sommes disposés à revoir les sanctions imposées au gouvernement de Nicolás Maduro si des progrès sont réalisés dans le dialogue », a déclaré le chef de la diplomatie communautaire en décembre. Des sources européennes ont ensuite souligné que les sanctions ont été imposées en raison de la détérioration de la démocratie dans le pays et sont « réversibles ou extensibles en fonction de l’évolution de la situation ».