L’UE voit dans le procès Tijanovskaya un nouvel « abus de pouvoir judiciaire » biélorusse par Loukachenko

MADRID, 17 janv. (EUROPA PRESS) –

Le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borrell, a condamné le procès « par contumace » de Svetlana Tijanovskaya, principale dirigeante de l’opposition au Bélarus, et voit dans ce procès un nouvel « abus de pouvoir judiciaire » du président Alexander Loukachenko.

Un tribunal biélorusse a ouvert mardi un procès contre Tijanovskaya, principale rivale du président Loukachenko aux élections de 2020, et quatre autres dirigeants de l’opposition -dont Pavel Latushka- accusés d’une batterie de crimes dont le complot est inclus.

Selon Borrell, les cinq accusés font face à des accusations « fabriquées » de trahison, d’extrémisme, de complot et d’incitation à la haine, et risquent des peines pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison simplement pour « avoir exercé leurs droits démocratiques ».

L’UE a averti que ces procès ont lieu après que le régime de Loukachenko a pris des « mesures similaires » il y a à peine une semaine contre Ales Bialiatski, le dernier lauréat du prix Nobel de la paix, et le journaliste et membre du conseil d’administration de l’Union indépendante des Polonais en Biélorussie, Andrzej Paczobut.

Dans ce contexte, Borrell a averti que « la répression politique du régime de Loukachenko a atteint un niveau sans précédent », soulignant qu’il y a aujourd’hui « plus de 1 440 prisonniers politiques » en Biélorussie.

« La législation arbitraire prive les citoyens des droits fondamentaux, y compris la nouvelle loi qui permet aux Biélorusses vivant à l’étranger d’être privés de leur citoyenneté », a ajouté Borrell, qui considère qu’il s’agit d’une « violation continue des droits et libertés de la population du Bélarus ».

Enfin, le plus haut représentant de la diplomatie européenne a fait part de la ferme condamnation de l’UE contre la « répression brutale » et les procès politiques visant à « faire taire toute voix indépendante et fermer tout espace de débat démocratique ».

Le processus judiciaire a débuté ce mardi à Minsk sans la présence des cinq accusés. Outre Tijanovskaya, les autorités biélorusses jugent également Maria Moroz, Olga Kovalkova et Sergei Dilevski, liés au conseil d’opposition alternatif à Loukachenko, ainsi que Latushko, également mentionné.

Les avocats de plusieurs accusés ont demandé en vain lors de la première audience d’interrompre le procès, selon l’agence de presse officielle BelTA. Tijanovskaya a dénoncé sur les réseaux sociaux qu’elle est accusée de plus de dix crimes, mais a rendu le procès moins valable.

Pour Tijanovskaya c’est « le dictateur Loukachenko » et ses alliés qui devraient finir assis sur un banc. « Nous continuerons à nous battre pour ramener la vraie justice en Biélorussie, libérer tous les prisonniers politiques et faire en sorte que ceux qui ont commis des crimes contre la population soient tenus responsables », a-t-il promis sur son profil Twitter.