BRUXELLES, 10 janvier (EUROPA PRESS) –
L'Union européenne a répondu ce vendredi à l'investiture de Nicolás Maduro comme président du Venezuela pour un troisième mandat en assurant qu'il ne dispose pas de légitimité démocratique et qu'une majorité de Vénézuéliens ont voté pour le candidat de l'opposition Edmundo González le 28 juillet, lors d'élections marquées par des irrégularités et dont les résultats officiels n'ont pas été vérifiés par les autorités électorales.
« Des millions de Vénézuéliens ont voté pour le changement démocratique en soutenant Edmundo González avec une majorité significative, selon des copies des registres électoraux accessibles au public », indique une déclaration de la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère, Kaja Kallas, au nom des 27.
Les États membres insistent ainsi sur le fait que les autorités ont refusé de publier les registres officiels des bureaux de vote, de sorte que les résultats électoraux restent non vérifiés et « ne peuvent être reconnus comme représentatifs de la volonté du peuple ».
« Nicolás Maduro n'a donc pas la légitimité d'un président démocratiquement élu », a résumé le bloc dans sa déclaration commune.
Face à la dérive politique après les élections de juillet, période marquée par la montée de la répression contre l'opposition et par le départ d'Edmundo González lui-même du pays pour demander l'exil en Espagne, l'UE regrette que les autorités vénézuéliennes « aient perdu un élément clé » possibilité de respecter la volonté populaire et de garantir une transition démocratique transparente avec des garanties pour tous ».
En ce sens, la déclaration des 27 rappelle précisément que depuis la réunion électorale, le régime de Maduro a « renforcé la répression et le harcèlement contre l'opposition et la société civile et leurs familles » et « a emprisonné les voix dissidentes et » a forcé ses propres citoyens vivre dans la peur ou s'exiler. » Cela fait ainsi écho au fait que plus de 2 500 citoyens vénézuéliens ont été détenus dans le cadre de la répression interne après les élections.
« L'UE appelle les autorités vénézuéliennes à mettre fin à toutes les détentions injustes et arbitraires, y compris celles des binationaux et des étrangers, et à libérer sans condition tous les prisonniers politiques », appellent les pays de l'UE.
La position commune souligne l'engagement de l'UE à répondre aux besoins urgents de la population vénézuélienne face à la longue crise humanitaire que traverse ce pays sud-américain et insiste sur son engagement en faveur d'une « solution négociée et démocratique à la crise ».
Le communiqué souligne les dernières sanctions approuvées par le bloc en réponse à l'investiture de Maduro, qui touchent 15 responsables impliqués dans la proclamation du leader chaviste sans présenter de preuves prouvant le résultat électoral, ainsi que des membres du système judiciaire et des forces de sécurité pour persécution. membres de l'opposition.
« L'UE n'a adopté aucune mesure susceptible de nuire au peuple vénézuélien ou à l'économie. La responsabilité de mettre fin à la crise au Venezuela incombe à ses autorités », affirme le bloc, qui souligne que le futur retrait des sanctions sera lié à la « des avancées tangibles » en termes de droits de l'homme et d'État de droit au Venezuela, ainsi que des « pas significatifs » vers un dialogue interne et une transition démocratique.
Ce vendredi, les Vingt-Sept ont répondu à la crise politique au Venezuela en élargissant les sanctions existantes pour ajouter 15 personnes supplémentaires à leur « liste noire », comme convenu fin 2024, pour porter la liste à 70 personnes. Ce mouvement intervient parallèlement à l'investiture de Maduro pour un troisième mandat présidentiel sans qu'il ait publié le procès-verbal confirmant sa victoire électorale le 28 juillet.