BRUXELLES, le 30 juin (EUROPA PRESS) –
Les négociateurs du Parlement européen et du Conseil sont parvenus jeudi à un accord pour renforcer le contrôle et la transparence sur les opérations de crypto-monnaie afin d’empêcher les transferts anonymes et d’autres mesures facilitant leur traçabilité pour empêcher que les actifs numériques ne soient utilisés pour le blanchiment de capitaux ou le financement de terrorisme.
La réforme, qui doit encore être approuvée par la session plénière du Parlement européen et du Conseil pour être formellement adoptée, imposera la « règle du voyage » sur tous les transferts effectués avec de la monnaie virtuelle afin que les opérateurs soient obligés de collecter certaines données à la fois du l’émetteur ainsi que le bénéficiaire de la cession effectuée, quel qu’en soit le montant, les seuils minimaux envisagés pour le contrôle étant tombés au cours de la négociation.
« Les nouvelles règles permettront d’enquêter plus facilement sur certains transferts liés à des activités criminelles et d’identifier la personne réelle derrière ces transactions », a souligné le rapporteur du Parlement européen sur la révision de ce règlement sur les transferts de fonds et député européen d’En Comú Podem, Ernest Urtasun.
La réforme prévoit également des exigences spécifiques dans les opérations des prestataires avec des portefeuilles non hébergés (‘unhosted’, en anglais) afin qu’ils soient obligés de vérifier les transferts vers ou depuis leurs clients avec l’un de ces portefeuilles non enregistrés.
Le député européen a également souligné que la nouvelle règle « aidera à appliquer les sanctions financières » que l’Union européenne impose aux oligarques russes en représailles à l’invasion de l’Ukraine car ils ne pourront pas utiliser les crypto-monnaies pour éviter le gel des avoirs qu’ils propre sur le territoire de la communauté.
Ainsi, les fournisseurs de services de cryptoactifs doivent appliquer des politiques, des procédures et des mécanismes de contrôle interne appropriés pour atténuer les risques de contournement des mesures restrictives nationales et européennes.
En outre, les États membres que ces prestataires sont des entités soumises aux règles de la directive anti-blanchiment, dans le but d’aligner l’UE sur les recommandations du Groupe d’action financière (GAFI) et d’harmoniser les réglementations nationales qu’ils ont été appliqués différemment.
Dans le cadre de l’accord conclu, l’UE s’engagera également à créer un registre public des opérateurs de crypto-monnaie qui ne respectent pas les nouvelles règles ou échappent au contrôle prévu et avec lesquels les fournisseurs européens ne seront pas autorisés à opérer.
Le règlement de l’Union européenne sur la protection des données (RGPD) sera également appliqué à ce secteur pour s’assurer que les marchés d’actifs virtuels adaptent les politiques et procédures applicables à leurs clients aux règles communautaires en la matière.