L’UE légifère pour la première fois contre les violences sexistes avec des normes minimales et des sanctions

BRUXELLES, 6 février (EUROPA PRESS) –

Les négociateurs du Parlement européen et des Vingt-Sept sont parvenus ce mardi à un accord politique pour établir les premières règles communes contre les violences faites aux femmes dans l’Union européenne, qui incluent l’excision, le mariage forcé, le cyberharcèlement ou encore la non-divulgation du consentement des images intimes, mais qui laisse de côté la qualification des relations sexuelles non consensuelles comme une forme de viol en raison des réserves de plusieurs gouvernements.

Avec l’entrée en vigueur des nouvelles réglementations, qui doivent encore être approuvées par la session plénière du Parlement européen et du Conseil pour être formellement adoptées, les mutilations génitales féminines et le mariage forcé seront criminalisés dans toute l’Union européenne en tant que formes de violence de genre. , l’échange non consensuel d’images intimes, la cyberintimidation et l’incitation à la haine ou à la violence contre les femmes sur Internet.

Il prévoit également des dispositions visant à harmoniser les sanctions, les circonstances aggravantes, la compétence et les délais de prescription. Il y aura également des normes minimales pour les droits des victimes et des mesures pour leur protection et leur soutien, obligeant par exemple les autorités à évaluer dès le premier contact avec la victime le risque que représente le suspect afin d’adapter les mesures de protection pour la victime, notamment des ordonnances d’interdiction ou des ordonnances de protection d’urgence.

« Aujourd’hui, nous avons franchi une étape, mais c’est le début, ce n’est pas la fin », a prévenu l’une des négociatrices de l’équipe de la Chambre européenne, l’eurodéputée du Parti populaire européen (PPE) Frances Fitzgerald, lors d’une conférence de presse à Strasbourg (France) après avoir trouvé l’accord. La conservatrice n’a pas manqué d’exprimer sa « déception » devant le fait que l’une des principales revendications du Parlement européen, que les relations sexuelles sans consentement soient considérées comme un viol, n’a pas abouti, en raison du refus de plusieurs Etats membres.

Les services juridiques du Conseil ont averti dans un rapport adressé aux capitales que la réforme en cours de négociation n’offrait pas la base juridique nécessaire pour lutter contre le viol, car pour ce faire, il faudrait d’abord classer le viol comme un crime européen, ce qui n’est pas encore le cas. se produire et cela nécessiterait une décision unanime parallèle.

Cependant, Fitzgerald a catégoriquement rejeté le raisonnement du Conseil et a soutenu que l’expérience avec d’autres directives – comme celle récemment adoptée contre la traite et l’exploitation sexuelle – montre qu’il est possible dans les traités d’avancer dans ce sens.

Pour cette raison, a-t-il insisté, au cours des négociations, ils ont réussi à convaincre un bloc de pays jusqu’à obtenir le soutien de « 13 États membres », une majorité de toute façon insuffisante. Dans ce sens, il a apprécié les progrès réalisés dans la « feuille de route » contre la violence de genre, y compris l’obligation des gouvernements de prendre des mesures de sensibilisation contre les relations sexuelles sans consentement. « Il faut continuer, il n’y a rien d’impossible », a prévenu un autre des négociateurs, l’eurodéputé socialiste Evin Incir, qui a rappelé la difficulté de légiférer avec des pays qui, comme la Hongrie, rejettent catégoriquement toute décision sur les politiques de genre au niveau européen.