BRUXELLES, le 27 février (EUROPA PRESS) –
L’Union européenne a exigé mardi des « résultats concrets » à Cuba en matière de droits de l’homme, assurant avoir transféré ses préoccupations sur cette question à La Havane et tendant la main pour accompagner l’île dans les réformes économiques nécessaires grâce au financement européen.
Lors d’un débat au Parlement européen axé sur la situation à Cuba, la commissaire à la coopération internationale, Jutta Urpilainen, a défendu l’accord de dialogue et de coopération avec Cuba pour maintenir des relations « critiques, mais constructives » avec le gouvernement de Miguel Díaz-Canel. « Dans le contexte actuel de crise à Cuba et d’instabilité mondiale, les objectifs de l’accord restent pertinents », a-t-il souligné.
Urpilainen, qui a participé à la place du haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, a souligné que l’accord permet des conversations « franches » avec Cuba sur différentes questions et que l’approche de l’UE à l’égard de l’île est « la même que celle de nombreux autres pays » avec lesquels le bloc poursuit ses intérêts et défend ses valeurs.
Le commissaire finlandais a souligné que dans ce contexte, l’UE réitère sa préoccupation quant à la situation des droits de l’homme et attend des « résultats concrets », soulignant la nécessité de procéder à des réformes économiques sur l’île face à la « détérioration » des conditions de vie des les Cubains.
En ce sens, il a assuré que le bloc était prêt à accompagner ces réformes à travers le projet d’investissement international de l’UE, Global Gateway. Il a également rappelé que d’autres facteurs qui entravent la situation économique et sociale de l’île sont l’embargo commercial des États-Unis, imposé depuis plus de 60 ans, et son inclusion dans la liste des États qui promeuvent le terrorisme, deux mesures que l’UE rejette.
Au cours du débat, les partis de droite ont réitéré leur rejet de l’accord de dialogue et de coopération, régulièrement critiqué par PP, Vox et Ciudadanos. Ainsi, le député européen « populaire » Gabriel Mato a souligné que la persécution contre les dissidents s’est aggravée en raison de l’inaction de l’UE qui ne prend pas de mesures dans le cadre de l’accord avec Cuba.
« Combien de temps allons-nous permettre aux criminels qui dirigent l’île de continuer à opprimer les Cubains ? », a déclaré Mato. « Nier la répression à Cuba, c’est nier la réalité », a-t-il ajouté, regrettant qu’il n’y ait pas de sanctions contre les dirigeants cubains et que l’accord de dialogue et de coopération ne soit pas suspendu.
Du côté de Ciudadanos, José Ramón Bauza a souligné que Cuba ressemble à la Russie, rappelant la mort d’Osvaldo Payá en 2012 et comparant son cas à celui d’Alexei Navalni. « Combien de dissidents faudra-t-il assassiner pour que nous puissions rendre des comptes ? Qui sera le prochain des 1.066 prisonniers politiques ? », a-t-il déclaré, insistant sur le fait qu' »il ne peut y avoir d’accord avec les criminels, ni avec les dictateurs », dans un autre appel à rompre les relations. avec La Havane.
De son côté, l’eurodéputé Vox Hermann Tertsch a dénoncé « l’hypocrisie » de Bruxelles, assurant ne pas dénoncer suffisamment la « tragédie » sur l’île. « Ici, il y a plein de protecteurs et le premier s’appelle Borrell. C’est pour cela que c’est un scandale et nous devons mettre fin à cet accord indigne qui finance cette dictature meurtrière », a-t-il souligné.