BRUXELLES, 19 (EUROPA PRESS)
L’Union européenne a indiqué lundi qu’elle imposerait des sanctions contre les responsables de la mort de l’opposant russe Alexeï Navalny après que les États membres ont demandé à Moscou une enquête indépendante et promis de demander des comptes aux dirigeants russes.
Dans un communiqué, les États membres ont exprimé leur « indignation » face à la mort de l’homme politique et ont présenté leurs condoléances à son épouse Ioulia Navalnaya, qui a assisté ce lundi à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE dans un geste de soutien symbolique.
« La Russie doit autoriser une enquête internationale indépendante et transparente sur les circonstances de sa mort subite. L’UE ne ménagera aucun effort pour demander des comptes aux dirigeants politiques et aux autorités russes, en étroite coordination avec nos partenaires, et imposer de nouveaux coûts pour leurs actions, même par des sanctions », a souligné le bloc.
Dans le même esprit, lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion, le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borrell, a assuré que l’UE allait « réviser sa liste de sanctions » pour « identifier les responsables directs ». » sur la mort de l’influent opposant russe.
Borrell a en tout cas regretté l’opacité du régime russe dans cette affaire, soulignant que même la famille de Navalny n’a pas pu récupérer le corps du principal dissident du président russe, Vladimir Poutine.
Après sa mort en prison, alors qu’il purgeait une peine de 19 ans d’emprisonnement en cellule d’isolement, l’UE a annoncé qu’elle donnerait son nom au régime de sanctions européen contre les personnes qui commettent des violations systématiques des droits de l’homme.
Les messages de soutien à la société russe se sont succédés ce lundi à Bruxelles après que Borrell a assuré qu’il ne fallait pas confondre Poutine avec toute la Russie tandis que plusieurs ministres ont accusé le président russe, qu’ils tiennent pour responsable de la mort de l’opposant influent. .
Ainsi, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a avancé que l’UE utiliserait ses instruments pour lutter contre les graves violations des droits de l’homme contre les personnes impliquées dans la mort de Navalny.
« Poutine est un meurtrier. Il a assassiné une personne qui luttait pour la démocratie et la liberté. Notre réponse doit être de soutenir l’Ukraine par des moyens militaires et politiques et de lui donner les munitions que nous lui avons promises », a déclaré son homologue estonien, Margus Tsahkna. , tandis que son collègue lituanien, Gabrielus Landsbergis, a défendu qu’« au minimum » l’UE devrait imposer des sanctions contre les responsables de la mort de Navalny.
LA RUSSIE NOUS REPROCHE DE SUIVRE
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a critiqué l’éventuelle imposition de nouvelles sanctions, qu’il a attribuées au « suivi » des États-Unis par l’UE, comme l’a rapporté la chaîne de télévision publique Vesti.
« Cela ne nous a pas surpris depuis longtemps que l’UE ne se soucie pas du bien-être des citoyens de ses pays, mais du fait que les États-Unis suivent leur hystérie anti-russe », a déclaré M. Lavrov depuis La Havane, où il est en visite dans le cadre d’une tournée dans les pays d’Amérique latine.
Empoisonné à l’été 2020 avec un agent de type Novitchok, Navalny a été soigné pendant des mois dans un hôpital en Allemagne et a été emprisonné à Moscou à son retour au pays en janvier 2021. Un tribunal de Moscou l’a condamné à 19 ans de prison pour extrémisme. , peine qui devait être purgée sous un régime spécial. Début janvier, le dissident a été placé à l’isolement après avoir été transféré dans une prison de Yamalo-Nenetssia.
L’opposant russe de 47 ans avait critiqué le fait que les autorités russes « ont profité de n’importe quel prétexte » pour lui imposer l’isolement et dénoncé les conditions dans lesquelles il était détenu. Son entourage a alors prévenu que l’on ne savait pas où se trouvait l’opposant pendant près de trois semaines après qu’il ne s’est pas présenté aux audiences successives du tribunal.