Les rebelles assurent qu’il s’agissait d’une action pour arrêter le pillage pétrolier du pays
MADRID, 22 oct. (EUROPA PRESS) –
L’Union européenne et la Ligue arabe ont condamné ce samedi l’attaque ratée par un drone menée la veille par l’insurrection houthie contre le port de Dabba, dans la région de l’Hadramaout, et considérée comme l’un des incidents les plus graves survenus dans le pays depuis la fin du cessez-le-feu au début du mois.
Le gouverneur régional, Mabjut bin Mubarak, a assuré que l’attaque avait été menée précisément par deux drones transportant des charges explosives en direction du terminal pétrolier, situé dans la ville de Shihr, au moment même où le pétrolier « Nissos » s’apprêtait à entrer dans le port.
Selon le gouverneur, l’attaque a été lancée quelque part entre les gouvernorats de Marib et d’Al Jauf (dans le centre-ouest et le nord-ouest du pays) et les deux avions ont été détruits par les systèmes de défense aérienne avant qu’ils ne puissent causer le moindre dommage. installations portuaires, selon des déclarations recueillies par le média yéménite South24.
Concrètement, l’Union européenne a fermement démenti l’attaque du pétrolier, même si « heureusement il n’y a pas eu de victimes à déplorer et le navire a pu repartir sain et sauf », selon le communiqué recueilli par le même média.
L’UE dénonce comme « inacceptable » toute « menace flagrante contre le commerce maritime international » et assure que « les attaques des Houthis représentent un affront aux principes fondamentaux du droit de la mer ».
Alors que le gouvernement yéménite a envoyé une lettre de protestation au Conseil de sécurité de l’ONU sur ce qui s’est passé, le Parlement de la Ligue arabe – l’Arabie saoudite est le grand allié du Yémen dans la lutte contre les Houthis – a également nié ce qui s’est passé et met en garde contre la « graves répercussions » que « cette intensification de la tension régionale » pourrait entraîner.
Les Houthis, quant à eux, affirment que l’attaque était un « avertissement » après avoir accusé le pétrolier de faire de la « contrebande de pétrole ». « Les précédentes mises en garde du chef de la révolution Abdulmalik Badruddin Al Huthi ne sont pas vaines », préviennent les rebelles, pour qui « le pétrole et les richesses souveraines du Yémen ne sont plus prêtes à être pillées ».
« Les drones ont envoyé un message à toutes les compagnies pétrolières du monde : le pétrole yéménite n’appartient plus aux mercenaires, occupants et clients, à manipuler, mais au peuple », affirment-ils.
Par ailleurs, et selon l’agence de presse Saba, les Houthis insistent sur le « sérieux » de leur attitude pour faciliter une nouvelle prolongation de la trêve dans le pays.